SOCIALA Bordeaux, la mobilisation des «gilets jaunes» ne faiblit pas

VIDEO. «Gilets jaunes» à Bordeaux: Avec 4.500 manifestants, la mobilisation ne faiblit pas

SOCIALLa manifestation des «gilets jaunes» à Bordeaux a attiré plus de monde qu'à Paris, samedi pour l'acte 5 du mouvement...
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

L'essentiel

  • La manifestation s’est déroulée dans le calme pendant plus d’une heure.
  • La situation a commencé à dégénérer lorsque le cortège est arrivé place Pey-Berland.
  • Il y a eu quelques heurts dans la soirée, mais les violences ont été moindre que le samedi précédent.

Une mobilisation en chute libre au niveau national. Mais qui ne faiblit pas à Bordeaux et Toulouse : les deux villes du Sud-Ouest ont attiré chacune 4.500 manifestants samedi pour l’acte 5 des « gilets jaunes », record en France.

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C’est une vraie marée jaune qui a envahi les rues de Bordeaux samedi après-midi. La manifestation a démarré à 14 h au niveau de place de la Bourse, et a emprunté différents axes du centre, dans le calme.

Une seule mesure pour arrêter de manifester : Le Référendum d’Initiative Citoyenne

Florence, une habitante de Floirac qui travaille à La Poste, assure qu' « il y a de plus en plus de monde chaque samedi. » Si elle est revenue pour cet acte 5, c’est évidemment parce qu’elle « n’a pas été convaincue par les annonces d’Emmanuel Macron, qui ne sont que des mesurettes. » « Ce sont des miettes qu’on nous jette, s’agace-t-elle, alors qu’on ne peut plus vivre avec nos salaires. Je suis restée dix ans à vivre seule avec mon enfant, et c’était difficile. J’avais un petit capital que j’ai dilapidé pendant ce temps, car c’était trop dur de subvenir aux charges du quotidien. En plus, habitant dans la métropole bordelaise, les impôts ne cessent d’augmenter. Notre vie au quotidien est impossible. »

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Pour cette manifestante, « la seule mesure qui nous déciderait à arrêter de manifester, c’est le RIC (Référendum d'Initiative Citoyenne). On veut un regard sur les dépenses publiques, décider de comment notre argent est redistribué. C’est le ras-le-bol de cette société qu’on nous impose, avec des lois qui ne nous favorisent jamais. Stop. On ne peut plus vivre comme cela. »

« On n’est pas des casseurs »

Revenu place de la Bourse au bout d’une heure, le cortège est reparti, cette fois-ci place Pey-Berland. Devant l’hôtel de ville, un important dispositif de sécurité avait été déployé, avec notamment deux blindés et un engin lanceur d’eau. Quelque 600 policiers et gendarmes avaient été mobilisés pour cet acte 5 samedi à Bordeaux. La ville avait en effet connu de violents débordements les deux samedis précédents.

« On n’est pas des casseurs, prévient d’emblée Florence quand on la questionne sur ces heurts. La violence on la condamne. Mais la violence, on la subit aussi au quotidien, dans nos vies, dans le monde du travail. » Un autre « gilet jaune » se mêle à la conversation. « Je ne cautionne pas la violence, je la condamne. Mais si c’est bon enfant, on n’obtient rien. Alors les débordements, je ne dis pas que c’est nécessaire, mais malheureusement on ne se fait entendre que lorsqu’il se passe des choses comme cela. C’est malheureux d’en arriver là pour obtenir quelque chose. »

Situation tendue place Pey-Berland

Michel, qui travaille aussi à La Poste, assure qu' « on n’est pas là pour casser » et que les violences sont le fait de « quelques individus qui s’infiltrent. » Cela dit, il déplore que « la police déclenche les hostilités dès qu’elle prend deux canettes de coca vides. »

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Les heurts avec les forces de l’ordre - qui n’ont pas essuyé que des jets de canettes vides - au niveau de la place Pey-Berland ont démarré peu avant 16 h. Les policiers ont répliqué aux projectiles en tout genre avec des gaz lacrymogènes et leur canon à eau.

Quelques violences dans la soirée

Les manifestants ont ensuite été repoussés, et environ un millier est resté aux abords de la place Pey-Berland jusqu’en début de soirée. Dans le calme. En revanche, dans les rues adjacentes, quelques heurts ont opposé des petits groupes à des unités des forces de l’ordre très mobiles, et qui n’hésitaient pas à pourchasser les fauteurs de trouble jusque dans des rues très fréquentées par le public, comme la rue Porte-Dijeaux.

Les violences se sont poursuivies dans la soirée vers le cours Victor-Hugo. Elles ont été toutefois très en dessous de ce qui s’était passé la semaine précédente, à l’issue de l’acte 4 de la mobilisation des « gilets jaunes. » Pour l’acte 5, la préfecture a établi un bilan de 22 blessés, dont six légers du côté des forces de l’ordre, et de 27 personnes placées en garde à vue pour « port de projectiles, armes prohibées, préparation de violence ou dégradation. »