«Gilets jaunes» à Bordeaux: Plus de 600 policiers et gendarmes mobilisés pour l'acte 5 ce samedi
SECURITE•Le dispositif de sécurité, en vue de l'acte 5 des «gilets jaunes» ce samedi après-midi, a été revu à la hausse dans le centre de Bordeaux...Mickaël Bosredon
L'essentiel
- La place Pey-Berland sera une nouvelle fois particulièrement surveillée.
- Si la plupart des commerces sont ouverts, un appel à fermer boutique sera lancé en fonction de l’évolution de la situation.
- Alain Juppé déplore ce samedi que les « gilets jaunes » n’aient pas pu désigner de porte-parole en vue de déclarer officiellement une manifestation en préfecture.
Le dispositif de sécurité à Bordeaux est encore monté en puissance ce samedi, en vue de l'acte 5 de la mobilisation des « gilets jaunes.» La préfecture a en effet mobilisé plus de 600 fonctionnaires et militaires dans le centre de Bordeaux. Deux blindés et un engin lanceur d’eau complètent le dispositif. C’est plus que la semaine dernière. Plusieurs mesures de sécurité (fermetures de musées par exemple) ont par ailleurs été prises, et la circulation des trois lignes de tramway est interrompue depuis 13 heures sur leurs tronçons centraux. Les deux derniers samedis ont été le théâtre de violents affrontements entre casseurs et forces de l’ordre dans la ville.
Ce samedi midi, Alain Juppé et le préfet Didier Lallement ont inspecté le dispositif place Pey-Berland, devant la mairie, où les deux blindés ont été positionnés. « Nous invitons les manifestants à ne pas venir ici, ne pas venir se heurter à un dispositif qui est défensif pour l’institution républicaine qui est la mairie » a insisté le préfet.
« Il y a quinze jours nous avons assisté à une véritable prise d’assaut place Pey-Berland »
« Tous les points de Bordeaux sont sensibles, a-t-il ajouté, mais particulièrement cette place Pey-Berland. Il y a quinze jours c’est à une véritable prise d’assaut que nous avons assisté ici ! Les manifestants avaient la volonté d’entrer dans la mairie. D’autres axes seront sécurisés, notamment les cours qui descendent vers la Garonne. Nous allons protéger tout le "centre commercial". Nous serons très mobiles, et très rapides. Mais si nous ne sommes pas attaqués tout se passera dans le meilleur des mondes. »
Le préfet et le maire Alain Juppé ont déploré qu' « aucun dépôt de trajet de manifestation n’ait été fait. » « A la suite de ma rencontre avec des "gilets jaunes" jeudi soir, j’avais demandé à monsieur le préfet de recevoir ceux qui s’étaient manifestés et qui étaient prêts à convenir d’un itinéraire, a rappelé Alain Juppé. Il s’est passé ce qui devait se passer : ils ont été incapables de s’engager. Ils n’ont pas pu désigner de représentants légitimes ou qui soient de vrais porte-parole de leur mouvement. Tout cela est extrêmement atomisé, volontairement ou involontairement… »
L’Apple Store, pillé samedi dernier, a fermé ses portes ce samedi
Le maire de Bordeaux « lance de nouveau un appel à un défilé pacifique. Je leur fais remarquer, encore, qu’à partir du moment où on appelle à manifester dans la rue, on court un risque, c’est évident. Les forces de l’ordre se défendent quand elles sont agressées, et c’est tout naturel. Croisons-les doigts, et espérons que nous ne vivrons pas les mêmes moments que la semaine dernière. »
Aux alentours de 13 heures, le préfet a indiqué qu’il ne lui paraissait « pas nécessaire de fermer les commerces. » « Si nous voyons que se reproduit un certain nombre d’actions comme la semaine dernière, nous conseillerons la fermeture. Mais à ce stade il n’y a aucune raison de ne pouvoir vivre normalement. Nous sommes persuadés que nous allons pouvoir convaincre les manifestants de ne pas se livrer à des actes de violence. Ils nous ont déclarés pour beaucoup d’entre eux être pacifiques, je le crois, mais je prends un certain nombre de précautions. »
Alain Juppé a ajouté être allé à la rencontre de plusieurs commerçants autour de la place Pey-Berland. « Un certain nombre d’entre eux sont actifs. Nous allons observer heure par heure l’évolution de la situation depuis nos PC vidéo et le cas échéant, on les appellera à fermer boutique. »
Certains ont toutefois préféré prendre leurs précautions, et ont fermé leurs portes parfois en se barricadant, notamment sur le cours de l’Intendance. L’Apple Store de la rue Sainte-Catherine, qui avait été pillé la semaine dernière, a lui aussi fermé et s’est protégé.