INTERVIEWA Bordeaux, le projet Bastide-Niel séduit de nouveaux investisseurs

VIDEO. Bordeaux: Ecole de commerce, clinique, entreprises... Bastide-Niel continue d'aller de l'avant

INTERVIEWDirecteur général de Bordeaux Métropole Aménagement (BMA), Pascal Gerasimo fait le point pour « 20Minutes » sur le développement du projet de ZAC Bastide-Niel sur la rive droite de Bordeaux…
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

L'essentiel

  • Malgré son conflit avec Darwin, le projet Bastide-Niel continue d'avancer.
  • Ce programme urbanistique de la rive droite a réussi un joli coup en attirant l’école de commerce Essca qui y accueillera un millier d’étudiants.
  • La clinique de l’avenue Thiers déménagera également à Bastide-Niel.

Depuis la rentrée, lorsqu’on parle de la ZAC (Zone d'aménagement concerté) Bastide-Niel, on pense tout de suite au conflit qui l'oppose à Darwin, l’écosystème situé dans son périmètre. Les deux entités n’ont eu de cesse de se quereller sur la question de passages de réseaux, ou d’occupations d’emprises.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

A tel point qu’on en a occulté l'immense projet urbanistique, de 35 ha, qui va se développer sur la rive droite en plusieurs phases d’ici à 2028. Et malgré les querelles, celui-ci continue d’avancer. Pascal Gerasimo, directeur général de BMA (Bordeaux Métropole Aménagement), l’un des acteurs de la SAS Bastide-Niel, révèle à 20Minutes quelques nouvelles signatures sur ce territoire.

Est-ce que votre conflit avec Darwin a eu des incidences sur l’avancée du projet Bastide-Niel ?

Pascal Gérasimo, directeur de Bordeaux Métropole Aménagement (BMA).
Pascal Gérasimo, directeur de Bordeaux Métropole Aménagement (BMA). - M.Bosredon/20Minutes

Clairement oui. On devait démarrer des travaux de réseaux sur l’allée Cavalière à la rentrée, puis traverser la ferme urbaine pour relier les réseaux entre eux. Il faut bien prendre conscience que c’est une ZAC sur laquelle il n’y a plus rien, il faut donc recréer des réseaux entiers. Et les réseaux d’assainissement des avenues Thiers et Abadie sont complètement saturés ; on ne peut pas s’y brancher. Aujourd’hui, on est extrêmement limite pour viabiliser la zone. Alors, j’espère que la médiation judiciaire va essayer de rapprocher les points de vue. En attendant, on perd du temps, et ce qui me met en colère, c’est que le projet, lui, marche très bien. Beaucoup de gens veulent venir.

Vous en êtes où de la commercialisation du projet ?

Nous avons réalisé quelques belles signatures... Ce que je peux annoncer, c'est l'arrivée de l'Eole supérieure des sciences commerciales d'Angers (Essca) qui va s'installer dans le bâtiment de l'ancien mess des officiers. Elle est déjà présente sur Bordeaux, mais elle cherchait une plus grande implantation, et elle a été emballée par le bâtiment du mess. Elle va amener plus de 1.000 étudiants, et ça, c’est un vrai plus pour Bordeaux !

Le bâtiment du mess des officiers de la ZAC Bastide-Niel, accueillera l'école de commerce Essca
Le bâtiment du mess des officiers de la ZAC Bastide-Niel, accueillera l'école de commerce Essca - BMA

On al'entreprise Immersion qui va venir également : ils conservent leur bâtiment rue Lavigne, mais ils installeraient leur siège chez nous. Enfin, je viens de signer une promesse de vente il y a dix jours avec la clinique de l'avenue Thiers qui déménage pour venir s’installer chez nous sur 6.500 m2. C’est une clinique principalement dévolue à de la chirurgie ophtalmologique de pointe, mais ils sont trop à l’étroit dans leurs locaux actuels.

On a des succès, mais on a des échecs aussi, notamment Hermès, qui devait venir chez nous et qui part finalement sur Saint-Vincent-de-Paul… Mais on se bat pour démontrer tous les avantages de ce projet urbain et sa proximité du centre-ville. Et c’est un projet qui prend en compte l’aspect environnemental.

Quels sont vos objectifs en la matière ?

D’une part, sur la partie démolition et travaux d’aménagement, nous récupérons plus de 80 % des matériaux pour les confiner sur place. D’autre part, le projet urbain de Winy Maas - l’architecte qui coordonne l’ensemble du projet - est extrêmement ambitieux, puisque la part modale de la voiture doit être inférieure à 20 % dans les déplacements internes, au profit des déplacements à pied et à vélo. Comment ? Grâce à des voiries étroites et une zone 30 partout. Et il n’y aura aucune grande traversée permettant d’aller directement d’un bout à l’autre de la ZAC. Cela s’appelle mettre plus de contraintes sur la voiture.

Ce sera un quartier d’affaires ou un quartier d’habitation ?

L’objectif principal, fixé par les élus, est d’amener des habitants. Il y aura environ 225.000 m2 consacrés au logement, soit 70 % du projet. Cela nous amène à 3.400-3.500 logements. Nous avons près de 1.000 logements déjà engagés, et des opérations qui vont démarrer, comme sur l’îlot Tête Noire avec le groupe Launay, ou le projet « Vallée verte » de Pichet (69 logements). L’idée est de développer en première ligne des logements avec vue de standing, et derrière des opérations de logement social.

Le projet d'immeubles d'habitation du groupe immobilier Pichet dans la ZAC Bastide-Niel, quai de Queyries à Bordeaux
Le projet d'immeubles d'habitation du groupe immobilier Pichet dans la ZAC Bastide-Niel, quai de Queyries à Bordeaux - Groupe Pichet-MVRDV

Quels seront les autres projets notables ?

Il y a un projet de ferme urbaine mené par une entreprise qui s'appelle Sous les fraises. Ce sera un projet mené hors sol. Sand Spot, le projet sportif, prend plus de temps car il est plus compliqué. Le promoteur Icade a jeté l’éponge, donc on va relancer une consultation. Mais le projet n’est pas du tout remis en cause, et on le soutient pleinement : il porte sur environ 8.000 m2 de surfaces sportives, avec deux très grands terrains de sport de sable qui pourront accueillir des compétitions internationales. Cela va compléter le skate park de Darwin, qui est un succès, et qui va rester très certainement à l’identique. Le groupe scolaire Hortense (18 classes) doit, lui, ouvrir à la rentrée scolaire 2020.

Enfin, il y aura un projet de marché couvert de 2.000 m2, à l’instar des halles de Bacalan - un projet que nous avions conçu, il faut le rappeler. L’idée, là, ce serait un marché avec une connotation « cuisines du monde » et notamment cuisine espagnole et portugaise. Il faudra au préalable récupérer les terrains de la SNCF, un dossier qui traîne depuis des années… Mais ça va se faire.

On travaille dans de la dentelle, c'est de l’homéopathie urbaine sur 144 îlots, dans un projet architectural global extrêmement original.