Bordeaux: La justice demande une médiation dans le conflit qui oppose Darwin et l’aménageur d’un quartier
JUSTICE•Lundi le tribunal de grande instance a ordonné une médiation concernant la demande d’expulsion partielle d’activités de Darwin par l’aménageur SAS Bastide Niel…E.P. avec AFP
L'essentiel
- Darwin a été assigné en justice par la SAS Bastide Niel qui demande l’expulsion de certaines activités pour mener à bien son opération de construction de logements.
- Le dialogue est rompu depuis 2016 et la justice vient d’ordonner une médiation pour résoudre ce conflit.
Une sortie de crise ? Le tribunal de grande instance de Bordeaux a ordonné lundi une médiation pour tenter de résoudre le conflit opposant l'emblématique écosystème Darwin et un aménageur urbain qui demande son expulsion partielle pour effectuer des travaux.
L'écosystème Darwin, un lieu alternatif d’environ 10.000 m2 situé sur une ancienne caserne militaire de la rive droite de Bordeaux, revendique être le plus grand espace de coworking de France, avec plus de 250 entreprises pour quelque 700 emplois sur le site et près d’un million de visiteurs par an.
Il était assigné en référé par la société Bordeaux métropole aménagement (BMA), l’aménageur d’un nouveau quartier et propriétaire d’un terrain que l’écosystème a investi alors que ses droits temporaires d’occupation sont caduques depuis avril 2017.
Une expulsion sur « l’espace de passage » pour les travaux
Afin de réaliser les travaux nécessaires d’assainissement et de réseaux pour la construction d’un ensemble de 3.400 logements sur une quinzaine d’hectares, BMA réclame une bande de quelque 2.000 m2, a expliqué au tribunal Me Daniel Lasserre, conseil de BMA.
« Nous ne sollicitons pas l’expulsion sur la totalité des emprises mais sur l’espace de passage », a précisé Me Lasserre lors de l’audience. L’avocat de Darwin, Me William Bourdon, s’est félicité lundi de cette solution de médiation. « Le dialogue c’est toujours bien dans une situation aussi complexe et avec des enjeux aussi importants, qui concernent des centaines de personnes », a déclaré l’avocat à l’issue de l’audience.
Selon lui, « ces travaux (…) seraient une source d’asphyxie de l’écosystème ». Il espère qu'« une solution intelligente puisse s’imposer » et que « la raison prévaudra sur tous les intérêts privés ».
Philippe Barre, fondateur de Darwin en 2010, s’est également « réjouit que le magistrat ait renvoyé vers une dynamique plus posée », assurant n’avoir « jamais refusé le dialogue ».
Un appel pour sauver Darwin, signé par cent personnalités, parmi lesquelles Edgar Morin, Cécile Duflot, Nicolas Hulot, Arthur H, Marion Cotillard, Guillaume Canet… a été publié jeudi dans la presse.