FUTURA Bordeaux, on craint une dégradation de la qualité de vie d'ici à 2050

Bordeaux: Les habitants craignent une dégradation de leur qualité de vie d'ici à 2050

FUTURBordeaux Métropole a demandé à ses habitants de se projeter d'ici à 2050, et il en ressort une demande forte de maintien de la qualité de vie actuelle...
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

L'essentiel

  • Les professionnels qui ont organisé la consultation #BM2050 ressentent une crainte des habitants, très attachés à leur qualité de vie.
  • Le point noir pour la majorité des personnes interrogées reste les transports, et les attentes en la matière sont fortes.
  • Beaucoup réclament aussi une meilleure utilisation de la Garonne, et davantage de nature.

Bordeaux Métropole a lancé en février dernier une grande consultation citoyenne sur l’avenir de la métropole, intitulée #BM2050. Elle a notamment chargé l’Ifop d’une enquête menée par internet auprès d’un échantillon de 8.424 citoyens, et l’agence Deux Degrés d’une consultation des habitants sur le terrain, via un « camion du futur. » Alors que la démarche #BM2050 est arrivée à mi-parcours, la métropole organisait ce jeudi une restitution des résultats recueillis. Voici ce qu’il faut en retenir.

La crainte d’une dégradation de la qualité de vie

Les personnes interrogées via internet anticipent majoritairement « des changements positifs dans le domaine de la culture et de la mobilité, devant l’alimentation et la consommation », explique Frédéric Dabi, Directeur général adjoint de l’institut de sondage l’Ifop.

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« En revanche, poursuit-il, il y a trois domaines dans lesquels les Bordelais pensent que les changements seront moins positifs, notamment la qualité de vie. » Quelque 43 % anticipent en effet des changements négatifs, contre 35 % des changements positifs, concernant lévolution de leur qualité de vie. « Cela reflète une crainte diffuse que les élus doivent avoir en tête, insiste Frédéric Dabi, car la qualité de vie constitue aujourd’hui un point d’attachement très fort à la métropole bordelaise. Or, d’ici à 30 ans on craint donc une dégradation de la qualité de vie. Même chose pour les mouvements de population entre les territoires, et en ce qui concerne la sécurité des personnes et des biens. »

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Mathieu Zimmer, de l’agence Deux Degrés, confirme : « Les habitants de Bordeaux Métropole sont contents d’être là, et on n’a pas du tout ressenti la volonté de grands projets, mais à l’inverse une grande attention sur la qualité de vie au quotidien. »

Un sentiment mitigé sur la taille de la métropole

Bordeaux Métropole sera-t-elle, et doit-elle, être millionnaire ? « Sur le dimensionnement de la métropole, on a eu des réponses contrastées, analyse Frédéric Dabi, avec quatre personnes sur dix qui pensent que la métropole doit grandir un peu, un gros quart qu’elle doit grandir beaucoup, et 36 % pas du tout. L’attente de la croissance de la métropole bordelaise est fortement exprimée par les acteurs économiques (professionnels de l’hôtellerie et du tourisme, de la viticulture et du commerce) en revanche les acteurs de la santé pensent que la métropole ne doit plus bouger. »

La périphérie de Bordeaux devrait bouger en priorité

« Il y a une vraie volonté, et on l’a ressenti notamment à Talence, Mérignac, Pessac, de disposer près de chez soi de commerces, de services, de culturel, affirme Mathieu Zimmer. Il y a une montée de la périphérie et à mon avis, d’ici à 2050, c’est sur ces territoires-là que ça va bouger avec cette envie de lien social. »

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Un RER, davantage de vélos et des BatCub rapides sur la Garonne

Neuf habitants sur dix anticipent des changements en matière de déplacement, et 50 % imaginent que ce sera mieux qu’aujourd’hui, contre 41 % qui pensent que ce sera moins bien, selon l’Ifop. Mathieu Zimmer est quant à lui catégorique, à l’issue des rencontres avec les habitants sur le terrain : « Le point noir c’est le transport, qui a tendance à pourrir le quotidien. » C’est sur ce sujet que les habitants se sont le plus manifestés, et « trois grandes envies sont remontées ». D’abord, « la demande d’un équipement de masse, type RER, qui pourrait être sur la ceinture ferroviaire, afin d’aller d’un bout à l’autre de l’agglomération. »

Il y a ensuite le sujet du vélo « car de plus en plus de personnes trouvent que c’est le moyen de déplacement le plus pratique en intrarocade. Mais tout le monde réclame davantage de confort pour faire du vélo. »

Et enfin « un sujet qui intrigue tout le monde, c’est la Garonne. Tout le monde semble un peu frustré de ne pas pouvoir l’utiliser davantage, et il y a une demande pour des BatCub rapides afin d’aller jusqu’à Pauillac, Blaye ou vers le sud. Les gens veulent se servir de la Garonne pour s’y déplacer rapidement, et aussi en profiter avec une piscine géante. Les habitants veulent investir ce lieu. »

On note aussi des demandes pour un téléphérique à Floirac pour relier le haut et le bas, ou un « hyperloop » vers Paris.

Une demande de culture et de nature

« Pour beaucoup, il y a une demande de culture partout et de manière gratuite. Et les événements culturels organisés dans l’agglomération attirent effectivement beaucoup de monde, et d’un peu partout. Ce qu’on a ressenti aussi, c’est une demande de nature, c’est-à-dire d’arbres pour marcher à l’ombre, et d’herbe pour se poser. Il faut que la vie soit moins artificielle. »