VIDEO. Bordeaux: Un accueil non mixte proposé pour les femmes qui vivent dans la rue
SOCIAL•Deux jeunes bordelaises veulent créer une structure d’accueil réservée aux femmes à la rue sur Bordeaux…Elsa Provenzano
L'essentiel
- Deux jeunes bordelaises ont imaginé « Toutes à l’abri » pour accueillir des femmes à la rue, à Bordeaux.
- Elles voudraient accueillir une trentaine de bénéficiaires par jour, et proposer douches en libre-service, cuisine et ateliers (groupe de parole, expression corporelle etc.)
- Elles espèrent trouver un local avant l’hiver pour y implanter leur projet.
Environ 40 % des sans-abri sont des femmes mais elles évitent de s’exposer dans la rue. « On en voit moins, elles se cachent dans les bus, les trams, à la gare ou marchent toute la journée », estime Berthille Moreau-Printemps porteuse du projet « Toutes à l'abri » avec Marie Cathy Médar. Constatant que les femmes sans abris renoncent fréquemment à être accompagnées par des structures mixtes, les deux jeunes femmes veulent ouvrir avant l’hiver un accueil de jour réservé aux femmes sur Bordeaux.
« On les rencontre dans la rue et on est parties de leurs demandes pour construire le projet, explique Berthille Moreau-Printemps. On veut les aider à reprendre confiance en elles et pour ça il faut qu’elles fassent elles-mêmes : qu’elles puissent se faire à manger et lancer une machine à laver par exemple. » Des douches en libre-service et une cuisine ouverte seront installés dans le local, qui sera peut-être mutualisé avec une autre association. L’objectif est d’accueillir une trentaine de personnes par jour et de proposer des ateliers d’expression corporelle et des groupes de parole par exemple, avec l’appui de bénévoles.
L’urgence d’un local
« Le premier pas c’est l’hygiène de vie, être propre et manger à sa faim permet de réfléchir à sa réinsertion, pointe la cofondatrice de Toutes à l’abri. La vision de soi est très importante ». Les deux jeunes femmes attendent avec espoir les annonces du plan pauvreté du gouvernement ce jeudi, espérant que l’enveloppe dévolue à l’hébergement d’urgence, qui relève de la responsabilité de l’Etat, sera à la hauteur des enjeux. « Il y a une nécessité à mettre en place une délégation en faveur des associations pour mieux accompagner ces personnes », pointe Berthille Moreau-Printemps.
Pour fonctionner, la structure aurait besoin de 90.000 à 100.000 euros annuels. Elle espère qu’un local pourra être trouvé en lien avec la mairie, pour que le projet s’y développe.