Bordeaux: A la découverte des premières Journées du matrimoine
FEMINISME•Organisée en parallèle des Journées européennes du patrimoine, cette initiative vise à découvrir l'héritage laissé par les femmes dans les villes...Mickaël Bosredon
L'essentiel
- Les premières Journées du matrimoine avaient eu lieu à Paris en 2015.
- Derrière se trouve une association: HF, qui milite pour l'égalité homme-femme.
- A Bordeaux, plusieurs parcours urbains seront proposés le week-end du 15-16 septembre.
Pour la première année, Bordeaux accueillera les Journées du Matrimoine, samedi 15 et dimanche 16 septembre. Organisé en parallèle des Journées européennes du Patrimoine, cet événement a pour objectif de sensibiliser le grand public à la place des femmes dans l’Histoire et l’héritage culturel qu’elles nous ont laissé.
Ces journées ont été créées pour la première fois en 2015, à Paris. Depuis, d’autres villes, comme Lyon, Rennes ou Toulouse lui ont emboîté le pas. Derrière cette initiative, on trouve l'association HF (Homme Femme), qui possède désormais des déclinaisons dans plusieurs régions françaises. Le groupe Europe-Ecologie Les Verts avait créé la polémique en 2017, en demandant au conseil de Paris d’ajouter officiellement « matrimoine » au terme « Journées du patrimoine. » Un débat qui avait été jugé superflu par la majorité municipale.
« Les femmes sont moins valorisées que les hommes dans l’histoire et l’histoire de l’art »
A Bordeaux, c’est Aurélie Lagaillarde qui a pris les rênes de l’association HF. Cette chargée de communication, ancienne étudiante en Histoire de l’Art et « toujours très sensible à ce sujet » a trouvé l’initiative parisienne intéressante et décidé de fonder un comité local avec deux autres personnes. L’association oeuvre par ailleurs tout au long de l'année avec divers rendez-vous autour de la thématique de la place de la femme dans la société.
a« Le but de la démarche n’est pas de séparer les Journées du patrimoine et du matrimoine, mais bien d’interpeller l’opinion sur le fait que les femmes sont moins valorisées que les hommes dans l’histoire et l’histoire de l’art », explique-t-elle.
De la tombe de Flora Tristan à la rue Maryse Bastié
Plusieurs parcours seront proposés au cours du week-end, pour partir à la découverte d’illustres bordelaises : samedi 15 un parcours « féministes et résistantes » et un autre « historique et artistique », dimanche 16 un parcours sur les femmes de « caractère et littéraire » et un autre sur les « altruistes et artistiques. »
Des parcours qui emmèneront les visiteurs sur la tombe de Flora Tristan - militante socialiste et féministe décédée à Bordeaux en 1844 - ou encore à la découverte de la rue Maryse Bastié - une des premières aviatrices françaises, qui obtînt son brevet de pilote à Bordeaux en 1925.
Vendredi 14 septembre, un débat sera organisé sur la valorisation du matrimoine grâce à You Tube (à la Maison des Femmes, cours Alsace-Lorraine, à 19 h) tandis qu’un quiz « Où sont les femmes » sera proposé samedi 15 à Sybilles (un salon de tatouages et de thés), rue Beaubadat (19 h). Une lecture publique aura également lieu, dans les jardins de la mairie, samedi de 16h à 18h.
Enfin, à la question qui nous brûle tous les lèvres - « d’où sort ce terme de matrimoine ? » à savoir « ce qui vient des mères » - Aurélie Lagaillarde assure qu’il « était déjà utilisé au 12è siècle. » Et si elle reconnaît qu’il n’est pas très répandu, elle rétorque qu’il « gagne à être connu. »