TRANSPORTSLa Nouvelle-Aquitaine et la SNCF à la reconquête des usagers TER

Nouvelle-Aquitaine: La région et la SNCF à la reconquête des usagers du TER

TRANSPORTSDes prix attractifs seront proposés dès la rentrée pour attirer de nouveaux abonnés sur le réseau régional…
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

L'essentiel

  • La SNCF et la région vont notamment proposer 50 % de réduction sur l’abonnement du mois de septembre et plusieurs milliers de billets à petits prix.
  • Il s’agit de reconquérir les usagers après les grèves du printemps dernier.
  • La région attend en parallèle des investissements sur le réseau ferroviaire régional, vieillissant.

Vice-président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine en charge des transports, Renaud Lagrave en est convaincu : en raison de la hausse du prix du carburant, de plus en plus d’habitants vont s’intéresser au train comme moyen de transport du quotidien. « A condition que l’on soit efficace sur nos TER », précise l’élu.

Or, en raison des grèves à la SNCF entre avril et juin dernier, le service s’est dégradé et la fréquentation a chuté. De l’ordre de 20 % en Nouvelle-Aquitaine. Le conseil régional et la SNCF partent donc en cette rentrée dans une véritable croisade pour reconquérir les usagers. Et pour cela, le moyen le plus efficace reste de viser le portefeuille.

Des Bordeaux-Arcachon à 5 euros

Une réduction de 50 % sur l’abonnement du mois de septembre sera ainsi offerte à tous les abonnés du TER, nouveaux et anciens. Une journée de transport gratuite sera proposée sur le réseau TER lors de la semaine de la mobilité. Enfin, 1.000 billets à petits prix seront mis en vente chaque semaine entre septembre et décembre sur 89 lignes du réseau régional. « Il y aura par exemple des Bordeaux-Arcachon à 5 euros à saisir, cela fait dans les 75 % de réduction ! », souligne Philippe Bru, directeur régional SNCF en Nouvelle-Aquitaine.

Renaud Lagrave, vice-président de la région en charge des transports (à g.) et Philippe Bru, directeur régional SNCF Nouvelle-Aquitaine.
Renaud Lagrave, vice-président de la région en charge des transports (à g.) et Philippe Bru, directeur régional SNCF Nouvelle-Aquitaine.  - M.Bosredon/20Minutes

La région ne s’est pas fixée d’objectif en termes de conquête de nouveaux clients. « Nous avons 53.000 abonnés dans notre région, et nous sommes convaincus que ce chiffre peut croître de manière beaucoup plus importante » estime Renaud Lagrave. Sur quelles lignes en priorité ? « Toutes » affirme l’élu, même s’il convient que les réseaux autour des métropoles sont ceux susceptibles d’attirer la plus forte clientèle.

Un peu plus de 90 % de régularité depuis le début de l’année

Mais pour cela, il faudra s’appuyer sur un réseau efficace en termes de régularité. L’année 2018 partait plutôt bien avant les grèves, et un mois de juillet plombé par les intempéries. A ce jour, le taux de régularité des TER en Nouvelle-Aquitaine s’établit à 90,2 %. Il faudra faire mieux.

Renaud Lagrave attend beaucoup des débats sur la future loi d'orientation sur les mobilités, qui doivent débuter à l’automne. Car il y sera question des infrastructures, et pour l’élu, cela reste le nerf de la guerre pour disposer d’un réseau performant.

« Certaines de nos lignes n’ont pas été touchées depuis 1960 »

« SNCF Réseau a estimé à 1,4 milliard d’euros le montant des travaux pour remettre à niveau le réseau en Nouvelle-Aquitaine, qui va payer ? », interroge le vice-président, qui rappelle que la région « a déjà mis 5,5 milliards d’euros depuis 2002 dans le ferroviaire, que ce soit pour le matériel, les travaux, les gares ou les centres de maintenance ».

« Dans notre région, poursuit-il, six liaisons ont dû fermer [provisoirement] en raison de leur état, dont Limoges-Angoulême ou Bayonne-Saint-Jean-Pied-de-Port. Certaines lignes n’ont pas été touchées depuis 1960. La Nouvelle-Aquitaine a été la grande oubliée des investissements ces dernières années. »

Heureusement, le tableau n’est pas entièrement noir. La semaine prochaine, cinq nouveaux trains Régiolis seront inaugurés et circuleront sur la ligne Bordeaux-Limoges. « Cinq autres rejoindront par la suite la flotte des TER dans l’ex-région Limousin » souligne Renaud Lagrave, qui peut se targuer, avec 61 rames neuves sur 204, de bénéficier du parc de TER le plus moderne de France.