Bordeaux: Après un incendie, la basilique cherche des fonds pour retrouver tout son lustre
PATRIMOINE•Dans la nuit du 12 au 13 juin, un incendie a détruit une partie de la sacristie de la basilique de Saint-Seurin à Bordeaux. Alors que les évaluations de l'assurance sont en cours, l’association des amis de l’édifice a déjà lancé un appel aux dons…Elsa Provenzano
L'essentiel
- Un incendie a ravagé la sacristie de la basilique Saint-Seurin à Bordeaux, dans la nuit du 12 au 13 juin.
- Une enquête de l’assurance est en cours pour déterminer l’origine du sinistre. Et, l’édifice est fermé au public pour une période indéterminée.
- Pour permettre une restauration dans les règles de l’art de ce patrimoine religieux, l’association des amis de la basilique a lancé un appel aux dons en ligne.
Une forte odeur de brûlé se dégage encore de la sacristie, lorsqu’on pénètre dans la basilique de Saint-Seurin, à Bordeaux. Dans la nuit du 12 au 13 juin, un incendie s’y est déclaré ravageant boiseries précieuses et noircissant des objets de culte, comme une vierge à l’enfant et une sculpture de l’enfant Jésus.
Même les bouteilles de vin de messe ont été déformées sous la pression des fortes températures. Un coup dur pour la sacristie, construite en 1734, date du dernier incendie à avoir frappé l’édifice religieux. « Heureusement quinze jours avant, on avait retiré les collections et décrocher les tableaux de la sacristie, après un dégât des eaux », commente frère Jean-Clément Guez, prêtre à Saint-Seurin.
Plus de 14.000 euros réunis
Les travaux de remise en état s’annoncent conséquents et si aucun montant n’est encore avancé, l’association des amis de la basilique Saint-Seurin, créée en 2015, a pris les devants en lançant un appel aux dons sur la plateforme helloasso. Elle a déjà récolté plus de 14.000 euros sur son objectif affiché de 20.000. Si le cœur du foyer n’a touché qu’une partie de la sacristie, les fumées et la suie ont souillé l’ensemble. Et tant qu’à faire des travaux, l’association voudrait qu’ils soient réalisés le mieux possible. « On souhaite par exemple que ce qui est nettoyé, puisse aussi être restauré », précise frère Jean-Clément Guez, prêtre coopérateur.
L’association souhaite mieux valoriser le patrimoine de l’édifice et ses œuvres d’art pour augmenter son attractivité auprès des touristes en visite à Bordeaux et mieux recevoir les pèlerins. La basilique qui reçoit déjà 50.000 visiteurs par an et dont l’histoire commence au IVe siècle a de beaux atouts à faire valoir. L’association souhaite participer à l’embellissement des lieux d’ici 2028, année au cours de laquelle la basilique célébrera ses 30 ans de classement à l’Unesco.
La compagnie d’assurances de la mairie de Bordeaux, propriétaire de la basilique, va enquêter sur l’origine du sinistre, peut être imputable à une défaillance électrique. « On sait en tout cas que l’électricité s’est arrêtée à 00h20 cette nuit-là car l’horloge s’est arrêtée », raconte le prêtre. La conformité des installations électriques avait pourtant été validée par une commission en juin 2017. Il n’y a pour l’heure plus d’électricité et c’est la raison pour laquelle l’édifice ne peut plus accueillir ses paroissiens dans son enceinte. Chaque week-end, la basilique accueille environ 1.500 fidèles qui sont invités, jusqu’à nouvel ordre, à traverser la basilique pour assister à la messe dans la cour.