INFRASTRUCTURELe chantier du pont Simone-Veil à Bordeaux arrêté et sa livraison retardée

Bordeaux: Le chantier du pont Simone-Veil arrêté, la livraison de l'ouvrage sera retardée

INFRASTRUCTUREEn raison d'un litige qui oppose la métropole au constructeur, Fayat, le chantier est arrêté et un médiateur va être nommé, ce qui va entraîner un retard de livraison de l'ouvrage d'au moins un an...
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

L'essentiel

  • Le constructeur Fayat estime aujourd'hui que le procédé choisi pour construire les piles du pont comporte des risques.
  • Le bureau d'études qui accompagne la métropole estime au contraire que ce procédé est suffisant.
  • Ce contentieux entraînera un retard de livraison de l'ouvrage d'un an, qui pourrait être beaucoup plus important si le médiateur donne raison au constructeur.

«Très mauvaise nouvelle » pour Bordeaux Métropole. La collectivité et le constructeur Fayat, en charge de la réalisation du pont Simone-Veil, viennent d’annoncer communément « une divergence d’ordre technique et juridique concernant le marché de construction du pont. » Divergence qui va entraîner un sacré retard dans la livraison de cet ouvrage entre Bègles et Floirac, en cours de construction…

Vue aérienne du futur pont Simone-Vei
Vue aérienne du futur pont Simone-Vei - OMA Clément Blanchet/Rem Khoolaas

Ce désaccord qui oppose les deux parties concerne les conditions d’exécution des batardeaux (enceintes de travail en palplanches permettant de construire les piles du pont) dans la Garonne. Le groupe Fayat estime aujourd’hui que ce procédé comporte des risques, compte tenu de la nature du sol, de très mauvaise qualité.

Très chers gabions…

Il serait ainsi nécessaire de dresser des gabions devant ces batardeaux pour les renforcer, ce qui entraînerait pour Bordeaux Métropole un surcoût de 18 millions d’euros sur le marché de 70 millions d’euros attribué au groupement d’entreprises Razel-Bac, composé notamment de Fayat, et un retard de livraison de deux ans.

Egis, un bureau d’études qui accompagne la métropole sur ce dossier, estime au contraire que le procédé choisi est tout à fait suffisant pour garantir la protection des piles du pont.

La conclusion de la médiation attendue pour fin 2018

Bordeaux Métropole est ainsi contrainte de saisir le tribunal administratif afin qu’il désigne un médiateur dans ce litige. Procédure qui devrait prendre environ six mois. « Un expert indépendant, reconnu pour ses compétences juridiques et techniques, sera chargé de donner son avis sur ce différend, la conclusion de cette médiation étant attendue au plus tard fin 2018 » précise la métropole.

Le projetpour le pont Simone-Veil à Bordeaux, par l'agence OMA
Le projetpour le pont Simone-Veil à Bordeaux, par l'agence OMA - DR/OMA/Rem Koolhaas-Clement Blanchet

Conséquence : le chantier est stoppé, et « la mise en œuvre de cette médiation implique un retard dans la livraison du pont Simone-Veil actuellement évalué à près d’une année » poursuit la Métropole. Mais le retard pourrait aller jusqu’à trois ans si l’expert donne raison à Fayat.

Faudra-t-il rouvrir le pont de Pierre ?

Initialement, la fin des travaux de construction du pont était prévue à l’horizon de mai 2020, la mise en service de l’ouvrage étant envisagée à l’été 2020. Ce sera donc l’été 2021 au mieux, et 2023 au pire. Ce pont doit relier le rond-point Jean-Jacques Bosc, sur les quais de la Garonne au niveau de Bègles, à l’Arena de Floirac.

Circulations piétonnes sur le futur pont Simone-Vei à Bordeaux
Circulations piétonnes sur le futur pont Simone-Vei à Bordeaux - OMA Clément Blanchet/Rem Khoolaas

Sa mise en service était particulièrement attendue par Bordeaux Métropole : Alain Juppé avait décidé de fermer le pont de Pierre aux voitures à l'été 2017 de façon expérimentale, et misait beaucoup sur la livraison de ce nouveau pont pour, certainement, pérenniser l’expérimentation… La question qui risque de se poser très vite maintenant, sera de savoir si, compte tenu de ce retard, il faut rouvrir le pont de Pierre aux véhicules ou pas ?