TOURISME«On n’a qu’une seule plage mais elle fait 200 kilomètres de long»

Nouvelle Aquitaine: Le camping est un atout touristique de premier plan

TOURISMELa Nouvelle-Aquitaine est la première destination des touristes français. Un attrait qu'elle doit en partie  au succès de ses campings qui ont accueilli 2,2 millions de touristes hexagonaux en 2017...
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

L'essentiel

  • La Nouvelle Aquitaine a accueilli 2,2 millions de touristes hexagonaux en 2017 dans ses 1.400 campings.
  • Ses paysages variés couplés à une offre de plus en plus diversifiée de l’hôtellerie de plein air expliquent ce succès.
  • Les emplacements nus où l’on pose juste sa tente représentent encore la très grande majorité de l’offre.

Plus de 28 millions de touristes dont 24,7 millions de touristes français ont choisi la région Nouvelle Aquitaine pour leurs vacances en 2017, selon le comité régional du tourisme. L’hôtellerie de plein air régionale a contribué à cette attractivité, avec une part de marché de plus de 22 % en nuitées, devant l’Occitanie et la Provence-Alpes-Côte d’Azur.

« Dans le camping, on a cet avantage de ne pas proposer un seul mode d’hébergement mais des emplacements nus, pour caravanes, des mobil-homes donc on attire une clientèle beaucoup plus large que dans l’hôtellerie classique », analyse Jean-Baptiste Dagreou, président de la fédération régionale de l’hôtellerie de plein air Aquitania.

Cette diversité de l’offre fait mouche dans une région qui jouit d’une diversité de paysages (mer, montagne, lac etc.) et propose « plein de pépites ». Le littoral néo-aquitain s’impose comme l’un des atouts les plus forts. « On n’a qu’une seule plage mais elle fait 200 kilomètres de long », s’amuse le président. Sur 8.500 terrains de campings existant en France, 1.400 sont en Nouvelle-Aquitaine.

« L’offre est extrêmement variée »

« Du 15 juillet au 20 août tous les professionnels ont des clients donc c’est l’avant et l’arrière-saison qui permettent de se démarquer », glisse Jean-Baptiste Dagreou. Il y a 15 à 20 ans, l’arrivée sur le marché du mobil-home a justement permis d’étaler la saison et de toucher une nouvelle clientèle. Et les professionnels qui ne sont pas proches de la mer vont chercher des marchés de niche, développant par exemple les hébergements insolites (cabanes dans les arbres, yourtes etc.)

« L’offre est extrêmement variée, on a des campings à la ferme, du haut de gamme et des locations premiers prix », renchérit Pierre Migaud, du syndicat départemental de l’hôtellerie en plein air de Charente-Maritime, un des départements les plus pourvus, avec 40.000 emplacements.

« Sur les.8500 terrains en France, 7.000 sont des emplacements nus », nuance le président d’Aquitania, pour montrer l’attrait du camping « traditionnel » auprès des touristes, qui le plébiscitent aussi pour son aspect bon marché.

Les petites structures plébiscitées mais menacées ?

Des sociétés d’investissement se sont récemment attaquées au marché de l’hôtellerie en plein air et pourraient changer un peu son profil. « Cela marchera mais dans une certaine mesure, estime Jean-Baptiste Dagreou. L’idée revient à développer le même camping partout, à l’image du Mac Do, est-ce que ce sera la mort du camping ou pas ? Il y a six millions de campeurs en France et ils ne vont pas s’envoler comme ça ». Le marché est tendu puisque les créations nouvelles sont rares. « En Charente-Maritime, 95 % de la côte est classée donc la possibilité de créer un camping est quasi nulle », souligne Pierre Migaud.

Les adeptes de la convivialité du camping, qui aiment la vie en collectivité, les rituels de l’apéritif et de la pétanque, restent attachés à un camping à taille humaine, dans lequel ils deviennent parfois des habitués. Et ce camping-là, semble encore avoir quelques beaux jours devant lui, même si les structures familiales ont dû mal à se maintenir, notamment parce qu’elles doivent se plier à de nombreuses normes qui supposent des investissements, selon le président d’Aquitania.