Bordeaux: Une marche blanche pour «Cookie», une chatte morte après avoir été défenestrée
ANIMAUX•Une centaine de personnes ont participé à une marche blanche en mémoire de cette chatte de 2 ans retrouvée morte au pied d'un immeuble...M.B. avec AFP
L'essentiel
- Les manifestants réclament toujours des poursuites judiciaires contre le propriétaire de l'animal, alors que le parquet a classé le dossier sans suite.
- Un groupe Facebook, «Justice pour Cookie», a été créé pour l'occasion.
- L'avocate Isabelle Terrin déplore «le dédain de la justice pour la cause animale.»
Une petite centaine de personnes a participé vendredi à Bordeaux à une « marche blanche pour Cookie » afin de demander justice pour cette chatte, morte après avoir été défenestrée à deux reprises à Cenon (Gironde) par son propriétaire, jamais poursuivi pour ce méfait.
Tee-shirts et affiches à l’effigie du chat martyr, les militants veulent faire de Cookie « l’ambassadrice de la cause animale pour 2018 », explique Me Isabelle Terrin, avocat de l'association Bastet [déesse égyptienne de la maternité représentée sous les traits d’un chat] qui a déposé une plainte le 18 novembre 2017. La plainte a finalement été classée sans suite par le parquet de Bordeaux.
« Endiguer toute cette violence contre les animaux »
La chatte, retrouvée au pied d’un immeuble souffrant de multiples fractures, les dents cassées, « a vécu l’enfer » durant des mois, affirme Sophie Llado. Cette militante de la cause animale, membre de Bastet, est à l’origine d’une campagne de soutien à Cookie sur Facebook.
La petite chatte a succombé à ses blessures le 15 mai, à l’âge de 2 ans. « Deux ans… courte vie », soupire Danielle Régis-Constant, venue en TGV de Paris « exprès pour Cookie ». « J’espère qu’un jour on arrivera à endiguer toute cette violence contre les animaux, je sais pas si je serai encore vivante. »
Des manifestantes venues de Lyon et Paris
Sylvie Khon a, elle, roulé toute la nuit, depuis Lyon, pour participer à la marche et faire en sorte que le maître de la chatte « soit condamné, et sévèrement ».
aSabine Maraninchi, levée à 4 h du matin pour faire le trajet depuis Paris, a « suivi l’histoire de Cookie depuis le début » sur Facebook. Elle avait déjà manifesté devant le tribunal de Draguignan en septembre dernier, lors du procès du « tortionnaire de "Chevelu" », autre petit félin mort sous les coups d’un homme, finalement condamné à six mois de prison ferme.
« Il y a un grand dédain de la justice pour la cause animale », déplore Me Terrin qui vient de déposer un recours contre le classement sans suite, en vertu d’une loi de 2008 visant à « donner plus de droits aux victimes », y compris animales. Un recours auquel le parquet de Bordeaux n’a pas encore répondu.
S’il n’aboutit pas, Me Terrin envisage une « citation directe » du maître de Cookie devant la justice.