SOCIETELes clients de ce supermarché coopératif y travaillent 3 heures par mois

Bordeaux : Supercoop, le premier supermarché coopératif de la métropole, a ouvert ses portes

SOCIETEA Bordeaux, le premier supermarché coopératif de l’agglomération est en activité depuis quelques jours. Les coopérateurs y travaillent trois heures par mois et peuvent ainsi acheter des produits de qualité à des prix inférieurs à ceux pratiqués par la grande distribution…
Les clients de ce supermarché coopératif ont tous des parts dans le projet et travaille dans la boutique 3 heures par mois.
Les clients de ce supermarché coopératif ont tous des parts dans le projet et travaille dans la boutique 3 heures par mois.  - Supercoop Anne Mouboulou
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

L'essentiel

  • Le premier supermarché coopératif de Bordeaux Métropole vient d’ouvrir à Bordeaux.
  • Les clients de ce supermarché sont des coopérateurs qui travaillent dans le magasin à raison de trois heures par mois.
  • Hors des circuits de la grande distribution, le supermarché propose des produits de qualité à des prix imbattables.

Un supermarché coopératif a ouvert il y a quelques jours à Bordeaux, trois ans après que l’idée a germé en Gironde. Après la Park Slope Food Coop de New York ou la Louve de Paris, la Supercoop est née à Bègles, dans le souci de rendre accessible à tous une alimentation de qualité, hors des circuits de la grande distribution. « On a été un peu débordés le jour de l’ouverture », confie avec le sourire Anne Monloubou à l’origine du projet Supercoop. Beaucoup de coopérateurs ont voulu expérimenter les lieux et ont mis à rude épreuve d’autres membres de la coopérative, devenus pour quelques heures, caissier ou chargé de mise en rayon par exemple.

Le supermarché a l'ambition de proposer 3.000 références à terme contre 1.400 aujourd'hui.
Le supermarché a l'ambition de proposer 3.000 références à terme contre 1.400 aujourd'hui.  - E.Provenzano / 20 Minutes

Le principe de la Supercoop est simple : pour faire partie du projet il faut acheter dix parts à 10 euros l’unité (100 euros qu’il est possible de régler sur plusieurs mois voire années pour les plus petites bourses) et faire son service à raison de trois heures par mois au sein du supermarché. En échange, les coopérateurs, qui sont les seuls clients de la structure, ont accès à 1.400 références de produits (et à terme 3.000) à des prix jusqu’à 25 % inférieurs pour des produits de qualité. C’est le cas notamment pour les fruits et légumes biologiques, dont plus d’1,2 tonne a été vendue la première semaine. Beaucoup de produits sont biologiques mais ils ne le sont pas tous. « On ne s’enferme pas dans le local qui est un peu un leurre, souligne Anne Monloubou. On veut proposer une offre complète, la plus logique possible au regard de nos valeurs ».

« Une autre proposition de commerce »

« Je participe au projet depuis six mois, explique Christian, 67 ans, occupé à réapprovisionner le rayon charcuteries avec l’aide de Karen, 42 ans. J’ai adhéré en raison de l’aspect social et coopératif du projet, porteur d’une autre proposition de commerce et qui vend des produits dans lesquels on peut avoir confiance ».

Christian, 67 ans, fait partie du projet Supercoop depuis 6 mois.
Christian, 67 ans, fait partie du projet Supercoop depuis 6 mois.  - E.Provenzano / 20 Minutes

Cet ancien psychologue, maintenant à la retraite, confie qu’il ne fait pas toutes ses courses à la Supercoop. « Je ne suis pas un inconditionnel, je n’achète pas tout là, explique-t-il. J’habite à 10 minutes du supermarché en tramway et il faut un peu de temps pour changer ses habitudes ». Karen s’intéresse au projet à double titre. Sociologue de l’alimentation, elle s’intéresse au bio depuis 15 ans et considère la supercoop comme « un vivier sur les nouvelles pratiques » pour nourrir ses travaux.

« On compte aujourd’hui un peu plus de 600 coopérateurs, il y a eu un appel d’air superbe depuis l’ouverture il y a une semaine », estime Anne Monloubou. Les réunions d’information sur le projet continuent et devraient faire encore grossir les rangs. En ce moment, le supermarché est ouvert de 14 h 30 à 19 h 30 du lundi au vendredi et de 10 h à 19 h 30 le samedi. « Il faudrait qu’on soit 800 pour pour ouvrir de 9 h à 20 h », pointe Anne Monloubou, qui fait partie des deux salariés de la Supercoop qui devrait en compter cinq à terme. Les coopérateurs sont répartis par équipes et ils s’organisent ensuite entre eux pour échanger des créneaux ou tourner sur les postes.

L’ambition sociale de la Supercoop

« On veut être un magasin de proximité pour les gens du quartier et leur proposer un accès à une alimentation de qualité », précise Anne Monloubou. Des portes ouvertes ont d’ailleurs été organisées dans ce but, à l’ouverture. Pour arriver à convaincre ces habitants des vertus de la Supercoop, un partenariat avec les centres sociaux du secteur est envisagé pour mettre en place des ateliers de cuisine ou de cosmétiques maison par exemple. Sur les produits bios disponibles en vrac, les prix sont 30 % moins chers que ceux proposés dans les commerces classiques.

Environ 20 % des produits proposés par la Supercoop sont très bon marché et pas forcément bio dans le but d’être un magasin de proximité, intégré à la vie du quartier. 20 % correspondent à des produits qu’on peut trouver en AMAP, c’est-à-dire des produits artisanaux de grande qualité et enfin 60 % sont des produits bios, labellisés mais qui peuvent être industriels et qu’on retrouve dans certains supermarchés classiques.

Fort de ses 600 coopérateurs, Supercoop veut relever le défi d’une alimentation de qualité qui ne se paye pas au prix fort.