SYSTEME DLe plombier à vélo, un concept idéal pour le centre-ville

Bordeaux: Le plombier à vélo, un concept idéal pour le centre-ville

SYSTEME DFace aux problématiques de circulation et de stationnement qui empêchent de plus en plus d’artisans d’intervenir dans le centre de Bordeaux, Pierre-Armand Douillard a monté Bicycl’Eau, un concept de dépannage de plomberie… à vélo…
Pierre-Armand Douillard, fondateur de Bicycl'Eau, le premier plombier à vélo de Bordeaux.
Pierre-Armand Douillard, fondateur de Bicycl'Eau, le premier plombier à vélo de Bordeaux. - M.Bosredon/20Minutes
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

L'essentiel

  • Plombier, Pierre-Armand Douillard effectue tout type de petit dépannage à domicile, sur Bordeaux et Le Bouscat, pour cela il s’est équipé d’un vélo cargo électrique.
  • Si son activité décolle, il voudrait faire de Bicycl’Eau une franchise sur toute la métropole.

Circulation impossible aux heures de pointe. Tarifs de stationnement prohibitifs. Pour plusieurs raisons, il devient de plus en plus difficile de faire intervenir un artisan en centre-ville à Bordeaux. Beaucoup d’entre eux refusent carrément ces chantiers, surtout lorsqu’il s’agit de petit dépannage.

Face à cette problématique, Pierre-Armand Douillard a décidé de lancer Bicycl'Eau. Un service de dépannage en plomberie qu’il effectue… à vélo. « Mon concept est de me consacrer aux petits travaux, parce que pour un artisan classique ce n’est pas rentable, notamment en centre-ville. J’interviens sur tout Bordeaux et Le Bouscat. Je déborde un peu en fonction des demandes. Le plus loin où je me suis rendu c’est Carignan-de-Bordeaux. J’ai mis une heure pour y aller. Mais c’est vraiment exceptionnel. »

Reconversion professionnelle

Pierre-Armand Douillard a lancé son activité en août 2017, suite à une reconversion professionnelle. « Je travaillais comme cadre dans le domaine de la santé dans une très grosse boîte en région parisienne, et je me suis retrouvé sans emploi assez brutalement. Je me suis demandé ce que j’allais pouvoir faire de ma vie professionnelle. Du coup j’avais vu cette idée à Nantes, la ville dont je suis originaire, et j’ai demandé à ma femme si elle me suivait dans ce projet. Ce que je cherchais c’est un métier où il y avait des débouchés, et dans lequel je pouvais me mettre à mon compte. Les métiers du bâtiment sont ressortis très rapidement, et j’ai opté pour la plomberie. »

Il entame alors sa reconversion, entièrement tournée vers ce projet de dépannage à vélo. « Il me fallait un diplôme, donc j’ai passé l’équivalent d’un CAP. J’ai fait un an de formation, et j’ai travaillé un an chez un patron à Sainte-Foy-la-Grande, qui m’a également aidé à monter mon projet, vu que je partais de zéro. »

Il s’équipe d’un vélo cargo électrique. « Il vaut 5.300 euros, mais il fait 22 kilos hors charge, c’est le plus léger du marché. La caisse chargée pèse, elle, 35 kilos. »

Il mise tout sur la réactivité

Chasse d’eau, robinetterie, fuites en tout genre, débouchage, cumulus… Il effectue toute sorte d’intervention. Il transporte ses propres outils, mais le matériel, lui, est livré par un fournisseur qui se situe à Villenave-d’Ornon et qui effectue deux tournées par jour sur Bordeaux. « Ce que je refuse, ce sont les chantiers qui durent plus de deux jours. J’ai tout misé sur la réactivité, donc si je me monopolise trois ou quatre jours je perds cette souplesse. J’essaie d’intervenir dans les 24 h, maximum 48 h. Mais on ne sait jamais combien de temps va durer une intervention. Et j’essaie d’organiser mes trajets également. Je fais en moyenne deux interventions par jour, du lundi au vendredi, et cela peut monter jusqu’à cinq en une journée. »

Le tarif est de 24 euros TTC pour le déplacement et 48 euros TTC de l’heure. « Quand je peux, je facture à la demi-heure pour être le plus juste. J’ai un site internet sur lequel je mets tout cela en avant. Il faut être transparent. »

Le vélo a aussi des contraintes

L’activité démarre bien. « Généralement on mise sur 30.000-35.000 euros de chiffre d’affaires la première année, je suis sur cette base-là. Mais j’espère que ça va décoller davantage pour atteindre 70.000 euros de chiffre d’affaires d’ici trois ans. Mon ambition ce serait de monter une sorte de franchise pour que Bicycl’Eau devienne une marque qui s’étende sur la métropole. »

Le vélo présente des atouts. Mais il a également ses défauts. « La grosse contrainte en ce moment c’est la météo ! Mais sinon c’est la circulation. J’arrive à me faufiler mais il faut faire très attention. La topographie ça va car c’est relativement plat. En revanche les revêtements sont très moyens. Nantes en comparaison est une ville beaucoup plus cyclable. »