Bordeaux: De plus en en plus de culture sous le béton armé de la base sous-marine

ARTSUn appel d’offres a été lancé par la mairie de Bordeaux pour qu’un opérateur privé installe un projet autour de la vidéo et des arts numériques dans les quatre premières alvéoles de la gigantesque base sous-marine de Bordeaux, pour une ouverture annoncée en 2020…

L'essentiel

  • Aujourd’hui seuls 12.000 m2 sur les 42.000 de la base sous marine de Bordeaux sont ouverts au public.
  • Partant de ce constat, la ville a lancé un appel d’offres auprès d’opérateurs privés pour la création d’un espace autour de la vidéo et des arts numériques sur environ un tiers de la surface de la base (les quatre premières alvéoles).
  • Pour les cinq dernières alvéoles de la base, en mauvais état, un appel à manifestation d’intérêt concernant un projet « culturel au sens large » sera lancé une fois le premier opérateur installé, pour envisager une cohabitation.

Au cœur du quartier des Bassins à flot, la base sous-marine de Bordeaux, édifiée entre 1941 et 1943 par les Allemands, s’étend sur 42.000 m2. Aujourd’hui seuls 12.000 m2 sont ouverts au public, avec un espace d’exposition municipal de 2.400 m2 consacré à la création contemporaine.

La ville de Bordeaux souhaite l’ouvrir à d’autres activités culturelles et a lancé un appel d’offres auquel ont répondu trois opérateurs privés « expérimentés et avec des références », précise Fabien Robert, adjoint au maire en charge de la culture. Un premier pas pour la reconquête d’environ un tiers de la surface de ce lieu gigantesque, dont la rénovation complète ne peut être envisagée d’un seul coup puisqu’elle coûterait 30 millions d’euros, explique la Ville.

Un lieu sombre idéal pour les projections vidéo

Après l’appel d’offres qui vise à installer une délégation de service public (DSP) sur les quatre premières alvéoles de la base, la Ville discute avec deux entreprises. Le choix entre les deux sociétés sera annoncé en juillet et l’ouverture de ce lieu est envisagée pour 2020. « Les reflets dans l’eau, l’aspect naturellement sombre du lieu et la possibilité de faire des projections sur des murs non accessibles au public [mais visibles depuis des surfaces qui le seront] ont orienté le projet vers la vidéo et les arts numériques », explique Fabien Robert.

Dans le cadre de cette DSP, dont le contrat s’étalera sur 15 ans, la Ville demande à l’opérateur de proposer des expositions « assez grand publics et avec des tarifs accessibles, compris entre ceux d’un musée traditionnel et ceux de la cité du vin, soit entre 10 à 13 euros », précise l’adjoint à la culture. Les propositions devront être renouvelées et des « croisements » avec d’autres disciplines que la vidéo sont encouragés. Un espace de médiation sur l’histoire de ce lieu devra aussi être intégré au projet.

Et le reste de la base ?

D’autres surfaces resteront à occuper et à animer après la mise en œuvre de ce projet vidéo. Que prévoir dans les cinq autres alvéoles, en mauvais état mais qui ne nécessitent pas de travaux urgents ? Pour l’instant pas de précipitation. Un appel à manifestation d’intérêt sera lancé quand le délégataire de la première tranche « vidéo » sera installé, afin que les activités puissent cohabiter. « On ne veut pas d’activité économique, donc ni commerces ni boîtes de nuit mais plutôt des activités culturelles au sens large, liées à l’industrie créative », précise Fabien Robert. Pourquoi pas un studio de cinéma ? Ou un centre d’entraînement de plongeurs ou une autre activité liée à l’eau ? A ce stade toutes les hypothèses peuvent être envisagées.

Si le lieu fait rêver et attire déjà 60 à 70.000 personnes par an, le faire vivre a un coût. Son budget annuel, toutes charges comprises s’élève à un million d’euros, dont environ 100.000 euros de travaux chaque année. Pour l’Annexe, la dernière salle qui vient d’être livrée dans l’espace d’exposition municipal, et qui accueille Digital Abysses jusqu’au 20 mai, un chantier de 500.000 euros a été réalisé.