Bordeaux: Face aux dysfonctionnements du tram, Keolis va rénover le système d'alimentation par le sol
TRANSPORTS•L'exploitant du réseau TBM reconnaît une série de dysfonctionnements importante depuis le début de l'année. Il remet en cause le système d'alimentation par le sol du tramway, «dix fois moins fiable que les lignes aériennes»...Mickaël Bosredon
L'essentiel
- Le réseau de tram bordelais compte 12 km de réseaux alimentés par le sol (APS).
- Pour l'exploitant Keolis ce système est «vulnérable.»
- Il va lancer dans les prochains mois un grand plan de remplacement de 1.200 coffrets APS pour tenter d'améliorer le réseau.
Réclamations, pétitions en ligne, création d’associations et de collectifs… Depuis le début de l’année 2018, les dysfonctionnements sur le réseau de transport de la métropole de Bordeaux, la TBM, sont nombreux. Plus nombreux qu’à l’ordinaire. Et les usagers s’exaspèrent.
Du côté de l'exploitant Keolis, on ne cherche pas à minimiser la situation, même si on relève que « depuis début mars la situation s’est améliorée. » Aurélien Braud, directeur du marketing de l’entreprise, confirme que Keolis a dû faire face à « une croissance des incidents en janvier et février » avec un pic le 27 février, « le fameux jour de grand froid, qui a été assez marquant pour tout le monde. »
« Dès qu’il y a un dysfonctionnement, cela bloque entre Victoire et le campus »
C’est notamment la ligne B du tramway qui a fait l’objet de nombreux dysfonctionnements. « Particulièrement le tronçon entre Saint-Nicolas et Peixotto, notre plus longue en Alimentation par le sol (APS) du réseau, explique Aurélien Braud. L’APS [une particularité bordelaise] est vulnérable : il est dix fois moins fiable que les lignes en alimentation aérienne. Or, nous exploitons 12 km de lignes en APS sur le réseau bordelais, dont 2 km sur cette section du tram B. Dès qu’il y a un dysfonctionnement, cela bloque entre Victoire et le campus, un tronçon très sollicité. »
Du coup, un plan de remplacement de 1.200 coffrets APS, « l’organe qui est particulièrement fragile », va être lancé ces prochains mois en partenariat avec Alstom. Des coffrets plus résistants seront installés.
Bus de substitution depuis le 1er mars
A plus long terme, il existe un projet d’investissement de Bordeaux Métropole pour que les tramways puissent se « retourner » au niveau de la barrière Saint-Genès, ce qui permettra d’exploiter deux tronçons séparés de manière autonome sur la ligne B.
« Enfin, depuis le 1er mars, nous avons mis en place une navette de substitution entre Victoire et Peixotto en cas d’incident. Elle a déjà été mobilisée deux fois. C’est plus efficace que de rabattre les usagers vers les Lianes 5 ou 10. »
Un réseau vieillissant
L’autre cause principale des retards, c’est « l’encombrement des voies du tramway », en raison d’accidents ou de camions stationnés sur les rails. « Le réseau s’étend et la circulation se densifie… Là, ce qu’il faut faire, c’est beaucoup de pédagogie et de la prévention, notamment auprès des automobilistes. »
« Il faut intégrer le fait que c’est un réseau qui a maintenant 15 ans, et qui a donc besoin d’être entretenu, explique encore Aurélien Braud. Il faut notamment reprendre pas mal de carrefours. Parallèlement, c’est un réseau qui connaît une fréquentation grandissante, et dès qu’il y a un incident, il y a de plus en plus de répercussions. Il est en quelque sorte victime de son succès. »