Il est plus long, plus cher, mais il a le mérite d’obtenir l’aval de toutes les communes concernées. « C’est le tracé du consensus », admet le président de la métropole de Bordeaux Alain Juppé. Il a présenté ce vendredi en compagnie du maire de Saint-Médard-en-Jalles Jacques Mangon, le tracé retenu pour desservir cette ville du nord ouest de l'agglomération par le tramway.

Il s’agira de prolonger la future ligne D du tramway, qui reliera en 2019 la place des Quinconces au quartier Cantinolle d’Eysines, vers Saint-Médard. Le tracé passant par Le Taillan-Médoc par la RD1215 a été retenu.

Un coût d’une centaine de millions d’euros

« A la fin du parcours de consultations, il restait en réalité deux options : le tracé 1 qui traverse Le Haillan le long de la piste cyclable, et la famille des tracés 4, qui passe par Le Taillan et qui arrive à Saint-Médard, rappelle Alain Juppé. Après réflexion, j’ai choisi de proposer au conseil de métropole, le tracé 4a, a-t-il annoncé ce vendredi à la mairie de Saint-Médard. Il présente plusieurs avantages, puisqu’il recueille l’accord des communes concernées : Eysines, Le Haillan, Le Taillan et Saint-Médard. »

« Ensuite, poursuit le président de la métropole, il répond aux attentes de la municipalité de Saint-Médard et de son maire : il se termine au centre même de la ville, place de la République, et il permettra la réalisation à proximité du terminus d’un parking relais. Le temps de parcours jusqu’au centre de Bordeaux est équivalent à deux ou trois minutes près au tracé numéro 1. Certes il présente aujourd’hui une valeur actualisée nette un peu moins favorable, de l’ordre d’une centaine de millions d’euros, soit 10 % de plus que l’autre tracé, mais le bilan socio-économique pourra être amélioré au fur et à mesure que les études se poursuivront. Enfin, il ouvre la voie à la prolongation de cette ligne vers les quartiers ouest et la possibilité d’un terminus vers la zone de Picot. »

« Un jour historique pour Saint-Médard-en-Jalles »

« C’est un jour historique pour Saint-Médard-en-Jalles, a clamé pour sa part Jacques Mangon, car cette demande qui était la nôtre depuis longtemps, vient corriger une injustice territoriale qui faisait que la seule ville de plus de 30.000 habitants de la métropole à ne pas disposer d’un transport en commun efficace était Saint-Médard. »

« Nous avions pris cet engagement pendant la campagne municipale de 2014, rappelle le maire, nous voulions obtenir pour le territoire un tramway. Il ne s’agit pas d’un caprice. Nous sommes l’une des quatre villes de la Gironde qui a la plus forte croissance démographique, et sur un territoire où l’emploi amène des populations importantes. De plus c’est un territoire périphérique, une sorte de finistère de la métropole, et notre volonté était d’être pleinement inséré dans le réseau métropolitain. »

Vers des recours d’associations ?

« Je suis très satisfait de cette solution, assure encore Jacques Mangon, notamment parce qu’elle offre la possibilité dans un deuxième temps de desservir les quartiers ouest de Saint-Médard, qui est une sorte de porte d’entrée du Médoc. Beaucoup de maires médocains nous soutenaient énormément dans notre démarche. Et ce tracé passera devant les deux collèges de la ville. C’est une grande avancée, maintenant il faut aller le plus vite possible. »

« Il faut tenir le calendrier qui va être extrêmement serré, confirme Alain Juppé, c’est pour cela qu’il était temps de prendre une décision. J’espère que nous pourrons lancer l’enquête publique au mois de juin 2019, avec une déclaration d’utilité publique au printemps 2020. » Ce qui amènerait une livraison de la ligne vers 2022.

« Ma profonde conviction, c’est que les inconvénients de ce tracé sont bien moindres que les inconvénients de l’autre tracé, a encore justifié Alain Juppé. Maintenant, soit tout le monde adhère et on tire dans le même sens, soit on cherche qui a gagné, qui a perdu… Les seules qui ont gagné ce sont les populations des territoires desservis. Ne nous faisons pas d’illusions, il va y avoir des opposants, il y a des associations spécialisées qui passent leur temps à déposer des recours, on peut leur faire confiance… Cela implique donc une forte volonté. C’est un investissement très important pour la métropole, mais nécessaire car ce quadrant nord-ouest se développe à une vitesse extraordinaire. »