SOCIALVIDEO. Les salariés de Ford dans la rue pour défendre leurs emplois

VIDEO. Bordeaux: Les salariés de Ford à Blanquefort sont descendus dans la rue pour défendre leurs emplois

SOCIALPlusieurs centaines de salariés de l’usine Ford de Blanquefort se sont rendus à Bordeaux à la mi-journée, avant une réunion en préfecture…
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

L'essentiel

  • Le comité de suivi en préfecture réunit la direction de Ford, les représentants du personnel, des élus et l’Etat.
  • Le député LREM Benoît Simian veut trouver une solution de reconversion avec Ford.
  • Des salariés demandent à Ford de payer des indemnités si l’industriel quitte effectivement le site de Blanquefort.

Plusieurs centaines de salariés de l’usine Ford de Blanquefort (Gironde) se sont retrouvés ce vendredi à Bordeaux, pour une manifestation en centre-ville. Ils sont arrivés par le tramway vers 12h30, place des Quinconces.

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Aux cris de « On veut du boulot, pas du baratin », le cortège s’est élancé dans les rues du centre de Bordeaux, direction la préfecture où un comité de suivi se tient en début d’après-midi.

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De cette réunion de suivi personnel-direction-Etat-élus, les syndicats attendent que la « pression » soit mise sur Ford, après que le groupe automobile a annoncé qu’il cessait d’investir sur le site de Blanquefort à partir de 2019.

Manifestation des salariés de Ford le 9 mars 2018 dans les rues de Bordeaux.
Manifestation des salariés de Ford le 9 mars 2018 dans les rues de Bordeaux. - M.Bosredon/20Minutes

« Pas acceptable que Ford décide de ne plus investir »

A cette réunion, se sont retrouvés le délégué interministériel à la restructuration industrielle Jean-Pierre Floris, les élus locaux (région, département, Bordeaux-métropole, ville de Blanquefort), les représentants du personnel et de Ford-Europe. L’intersyndicale CGT, FO, CFDT, CFTC, CFE-CGC avait appelé, elle, à une grève ce vendredi dans l’usine de boîtes de transmission.

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Le syndicaliste Philippe Poutou était présent dans le cortège des Ford qui a défilé dans les rues de Bordeaux, le 9 mars 2018.
Le syndicaliste Philippe Poutou était présent dans le cortège des Ford qui a défilé dans les rues de Bordeaux, le 9 mars 2018. - M.Bosredon/20Minutes

Plusieurs élus avaient pris part au cortège qui s’est rendu en préfecture. Le député LREM du Médoc Benoît Simian a indiqué qu'« au regard des investissements publics qui ont été faits sur le site de Blanquefort, ce n’est pas acceptable que Ford décide de ne plus y investir. »

L’élu a insisté sur le fait qu’il fallait trouver « un projet industriel pour le site, mais avec Ford, car il y a eu énormément d’argent public qui a été amené par l’Etat, la région et l’ensemble des collectivités locales. Donc Ford doit prendre ses responsabilités. Pour moi, il est prématuré de parler de repreneur, je parle de reconversion. » Benoît Simian n’a pas manqué de rappeler que, par le passé, « il y a eu un échec que les salariés ont vécu avec un repreneur bidon, qui était First. »

Les salariés de Ford s'étaient donnés rendez-vous place des Quinconces avant de défiler dans les rues de Bordeaux, le 9 mars 2018.
Les salariés de Ford s'étaient donnés rendez-vous place des Quinconces avant de défiler dans les rues de Bordeaux, le 9 mars 2018. - M.Bosredon/20Minutes

« S’ils partent sans rien nous donner, il y aura de la casse »

Parmi les salariés justement, la détermination est très forte. Pas forcément pour que Ford reste, mais en tout cas pour que l’industriel passe à la caisse s’il décide de partir. Muriel Durand, 20 ans d’ancienneté, clame ainsi : « S’ils ne veulent pas rester, il va falloir qu’ils donnent ce qu’ils nous doivent, il faut qu’ils payent. Et qu’ils ne nous trouvent pas un repreneur véreux, car c’est déjà ce qu’il s’est passé en 2009. Ils vont pas se débarrasser de nous comme ça. »

« Ford a décidé de ne plus rester… Si on leur donne encore des millions, peut-être qu’ils resteront, mais ce n’est même pas sûr. Cette fois-ci ils veulent vraiment partir, constate pour sa part Patrice Perez, 30 ans d’ancienneté. S’il y a un repreneur on perd tout, tous nos avantages acquis depuis 30 ou 40 ans. S’ils partent sans rien nous donner, il y aura de la casse, ça c’est sûr. Il ne nous reste que ça. Il n’y a même plus de production, on ne fait plus rien. Ils sont en train de laisser mourir l’usine depuis longtemps. »

Selon lui, l’usine ne compterait plus que 800 salariés, alors qu’elle était montée jusqu’à 3.600…