Cash Impact sur les pesticides dans la viticulture: «Il n’y a pas d’omerta à Bordeaux» répond la filière
POLEMIQUE•Après la diffusion ce mardi soir sur France 2 d'une nouvelle enquête de Cash Impact qui se demande si les pratiques des viticulteurs ont changé depuis 2016, l'interprofession des vins de Bordeaux a réagi dans un communiqué..E.P.
L'essentiel
- Après la diffusion de Cash Impact « Pesticides : notre santé en danger » ce mardi soir sur France 2, la filière des vins de Bordeaux se défend.
- Elle estime qu’un « virage historique » a bien été pris par les viticulteurs, s’appuyant sur des chiffres de la DRAAF qui montrent une baisse des ventes de pesticides entre 2014 et 2016.
La filière des vins de Bordeaux n’a pas tardé à réagir. Après la diffusion ce mardi soir à 22 h 35 du documentaire Cash Impact « Pesticides: notre santé en danger » sur France 2, le conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux estime ce mercredi dans un communiqué que l’émission ne tient pas sa promesse d’un bilan objectif, deux ans après la diffusion du premier reportage en 2016, qui avait secoué le monde de la viticulture Bordelaise.
La filière brandit des chiffres de diminution des ventes de pesticides
Elle s’attache à y montrer qu’un « virage historique » a bien été pris par la filière qui fournit de gros efforts pour réduire son usage des pesticides. Le CIVB regrette que l’enquête n’ait pas stipulé la division par deux des ventes de pesticides classés cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR) en Gironde entre 2014 et 2016, passant de 1800 tonnes à 850 tonnes en trois ans, selon les chiffres de la DRAAF Nouvelle Aquitaine (Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt). Les ventes d’herbicides auraient par exemple diminué de 35 % entre 2014 et 2016, toujours selon la DRAAF.
Dans ce nouveau documentaire, le président du CIVB Allan Sichel est interrogé par Elise Lucet au sujet des résidus de pesticides retrouvés dans des maisons et écoles voisines des vignes, dans le Médoc. Ce mercredi l’interprofession assure qu’après vérification « toutes les parcelles de vigne situées à proximité des écoles mentionnées dans Cash Impact, c’est-à-dire Listrac, Arcins, et Pauillac sont aujourd’hui traitées avec des produits homologués en bio, ce qui atteste donc de contaminations anciennes pas nécessairement agricoles ».
Sur les traces de pesticides qui sont interdits depuis plus de dix ans pour certains, la filière réagit en faisant valoir que « des molécules de produits interdits depuis plus de 10 ans peuvent encore laisser des traces dans l’environnement, c’est pour cela qu’ils ont été interdits ».
Pour l’interprofession, des avancées sont en cours : engagements environnementaux, protections des sites sensibles, recherche sur les cépages résistants et par exemple progression de la part de l’agriculture biologique. « Le sujet des pesticides mérite d’être traité avec rigueur et justesse sans aucun sensationnalisme. Il n’y a pas d’omerta à Bordeaux », conclut le CIVB.