Stationnement à Bordeaux: Face à la gronde, Alain Juppé va annoncer des assouplissements
AUTOMOBILE•Particuliers et professionnels sont remontés contre les nouvelles règles du stationnement payant à Bordeaux. Alain Juppé devrait faire des propositions d'ici à mercredi, et a déjà évoqué quelques pistes...Mickaël Bosredon
L'essentiel
- Le forfait post-stationnement tout comme l'extension du stationnement payant irrite les automobilistes qui doivent se garer dans Bordeaux.
- Alain Juppé estime que ces mesures sont faites pour les résidents des quartiers.
- Il a toutefois tenu une réunion lundi soir en mairie, qui devrait déboucher sur des propositions d'assouplissement d'ici à mercredi.
Le maire de Bordeaux Alain Juppé devrait annoncer d'ici à mercredi des mesures d'assouplissement, concernant les règles du stationnement payant. Cela urge en effet. Depuis le début de l'année, la colère gronde dans la ville, de la part des professionnels comme des particuliers sur les nouvelles règles, à savoir deux heures au tarif normal, puis un forfait post-stationnement de 30 ou 35 euros selon les quartiers au-delà.
Parallèlement, l'extension du stationnement payant à tous les quartiers de la ville, y compris ceux situés au-delà des boulevards, fait également monter la pression.
«De nombreuses entreprises font part de leurs difficultés de stationnement»
Ce mardi, c'est la chambre de métiers et de l'artisanat qui est à son tour montée au créneau. « Avec plus de 36.000 entreprises et 48.000 salariés en Gironde dont respectivement 4.600 et près de 5.300 salariés sur la ville de Bordeaux, l'artisanat est un acteur incontournable de notre économie, rappelle Nathalie Laporte, présidente de la chambre, dans une lettre adressée à Alain Juppé. Aujourd'hui de nombreuses entreprises me font part de leurs difficultés de stationnement et je souhaite pouvoir m'en faire le relais et vous proposer de travailler sur ce sujet ainsi que sur la mobilité et les déplacements des entreprises artisanales. »
Sur notre page Facebook, des internautes se plaignent par ailleurs du prix du stationnement au CHU de Bordeaux : « 4,50 euro pour deux heures à l'hôpital des enfants ! » Ou encore du tarif à s'acquitter pour simplement passer une soirée à Bordeaux: « 10 euros c'est du racket. »
«C'est le sujet d'insatisfaction des Bordelais depuis 10 ou 15 ans»
Le maire de Bordeaux s'est exprimé sur le sujet lundi. « Il ne faut pas non plus raconter n'importe quoi, s'est-il agacé : tout se passe aujourd'hui comme si la situation du stationnement était inique, alors depuis 10 ou 15 ans le premier sujet d'insatisfaction des Bordelais dans la ville c'est le stationnement. Toutes les enquêtes d'opinion montrent que c'est le seul sujet négatif. Le stationnement la nuit, avec des trottoirs envahis par les voitures, et le stationnement le jour qui dans beaucoup de quartiers est une vraie galère. »
« Alors qu'est-ce que nous avons essayé de faire ? En instaurant le stationnement payant résidentiel, on a voulu faciliter la vie des habitants de nos quartiers. C'est ça l'objectif. Que nos habitants puissent trouver des places où stationner. Quand j'écoute ce qui se dit dans la ville, j'ai tendance à penser que cet objectif est atteint, parce que des voitures-ventouses qui stationnaient à la journée, pour ne pas dire à la semaine, sont enfin décramponnées. »
«Distribuer davantage de macarons est une solution inopérante, voire une tromperie»
D'autre part, le maire estime que cette extension du stationnement payant résidentiel « est très bénéfique pour nos commerçants. Cela n'a aucun intérêt pour les commerçants d'avoir une voiture qui stationne toute la journée. Ce qui les intéresse, c'est qu'un voiture puisse stationner une heure ou deux et qu'il y ait un roulement pour amener des clients potentiels. »
Si l'extension « s'est passée sans trop de difficulté » dans les six premiers quartiers, Alain Juppé reconnaît qu' « apparemment au-delà des boulevards cela pose problème. Le premier problème, c'est la deuxième voire la troisième voiture, problème qui est peut-être plus épineux à Caudéran ou à Saint-Augustin qu'à Saint-Michel ou à Saint-Pierre. »
« On me dit qu'il faut distribuer davantage de macarons. C'est une solution inopérante. C'est même une tromperie. Car cela équivaut à dire aux gens : vous allez payer 15 euros (par mois) pour avoir une place, alors qu'il n'y aura pas de place, puisqu'il y aura plus de macarons que de places. Ce n'est pas possible. Avec les macarons que nous avons distribués, aux résidents et à un certain nombre de professionnels, on est déjà un peu au-dessus du nombre de places disponibles. Y'a-t-il d'autres solutions ? Je serai ouvert à toute proposition sur cette deuxième ou troisième voiture. »
Encouragement au covoiturage et programme de constructions de parkings
La deuxième difficulté « se pose pour les personnes qui viennent travailler dans Bordeaux et qui ne résident pas dans le quartier. Là, il y a effectivement une difficulté, et il faut chercher à trouver des solutions. J'avais évoqué l'encouragement au covoiturage et un programme de constructions de parkings de proximité à l'initiative de la métropole. Voilà quelques pistes de recherche. »
Sur le forfait post-stationnement, devenu obligatoire de par la loi depuis le 1er janvier, le maire de Bordeaux a reconnu un « problème d'harmonisation avec les villes limitrophes, là aussi nous verrons ce que l'on peut faire. »