VIDEO. Bordeaux: Les vélos en libre-service et sans borne, ça vaut (vraiment) le coup?
TRANSPORT•Ce nouveau système a déjà connu quelques couacs dans certaines villes françaises…Clément Carpentier
L'essentiel
- Mille vélos de ce type viennent d'être déployés à Bordeaux. Ils sont plus pratiques et moins chers.
- Dans certaines villes, ça tourne à l'anarchie.
- Les sociétés doivent faire avec les vols et les dégradations.
Depuis quelques mois, ils poussent comme des champignons dans les villes françaises. On parle des vélos en libre-service et surtout sans borne ! A Bordeaux, ils arrivent au compte-gouttes au fil de ces derniers jours (1.000 vélos disponibles à partir de ce lundi). Mais, ces bicyclettes valent-elles vraiment le coup ?
Pour les utilisateurs, c’est un grand oui !
Les plus ravis de l’arrivée de ces vélos en libre-service et sans borne, ce sont sans conteste les utilisateurs. « C’est beaucoup plus pratique que les VCub, affirme Nadine une Bordelaise, on ne perd pas un temps monstrueux avec une borne qui marche une fois sur deux. » En effet, il suffit d’avoir l’application Indigo Weel et de scanner son QR code pour obtenir le vélo.
L’autre avantage se situe au niveau du porte-monnaie. L’utilisation de ces bicyclettes est beaucoup moins chère (50 centimes pour 30 minutes). À Bordeaux, l’abonnement à l’année coûte 79 euros et il existe aussi des formules au mois ou à la journée. Un « prix raisonnable » pour Michel qui apprécie « la légèreté des vélos contrairement à d’autres et leur liberté d’utilisation » aux quatre coins de la ville. Mais attention, c’est justement l’une des limites de ce système sans borne.
Pour les villes, ce n’est pas sûr du tout
En effet, certaines villes françaises ont très rapidement vu apparaître les failles de ce nouveau dispositif. Les vélos sont par exemple régulièrement déposés n’importe où. Valérie espère que « les gens ne vont pas les laisser traîner partout sinon ça va gêner la circulation et surtout les piétons sur les trottoirs. » Une situation dont s’est déjà plainte Anne Hidalgo, la maire de Paris, sur les réseaux sociaux.
D’ailleurs, Jean Gadrat, le responsable développement d’Indigo Weel, a bien compris qu’il y avait tout un travail de « pédagogie à faire auprès des utilisateurs de ces vélos. Il faut expliquer chaque instant, chaque étape. On doit passer par cette phase d’apprentissage. » Comme celui de laisser son deux-roues aux endroits prévus pour dans la ville grâce à l’application et aux GPS installés sur les vélos.
Pour les entreprises, c’est avant tout un énorme boulot
Au-delà de ce problème, un autre préoccupe encore plus les entreprises : ce sont les vols et les dégradations. En France, une start-up a carrément été obligée de retirer ses bicyclettes à Lille et Reims. Mais pour l’instant, Jean Gadrat n’observe pas ce phénomène : « À Metz où nous avons déjà un peu retour d’expérience, il y a eu très peu de vols ou de dégradations. J’espère que ce sera pareil à Bordeaux » car certains n’hésitent pas à désosser les vélos pour récupérer ou revendre les pièces détachées.
Pour surveiller ses vélos, Indigo Weel vient d’embaucher cinq personnes dans la capitale girondine. Ils veillent à distance sur le matériel et le réparent dans le cas échéant. D’ailleurs, les utilisateurs peuvent alerter à tout moment l’entreprise grâce à l’application si un problème survient. Le système passera en tout cas un nouveau test dans les prochaines semaines avec le déploiement de ces vélos en libre-service et sans borne sur le campus universitaire de Talence.