Bordeaux: La LGV bat des records de fréquentation mais déçoit les élus Charentais
TRANSPORTS•Les équipes régionales de la SNCF Nouvelle Aquitaine ont tiré un bilan de l’année 2017 très positif mais elles ont été interrompues par des élus Charentais mécontents, qui estiment la ville d’Angoulême moins bien desservie qu’avant la mise en service de la ligne à grande vitesse…Elsa Provenzano
L'essentiel
- La SNCF tire un bilan très positif de l'année 2017, marquée par la mise en service de la ligne à grande vitesse vers Paris, le 2 juillet.
- Des élus Charentais sont intervenus pour dénoncer le manque de dessertes LGV pour Angoulême, alors que les collectivités locales ont participé à hauteur de 40 millions d'euros au projet de construction de la nouvelle ligne.
En 2017, la ligne à grande vitesse Bordeaux-Paris a été mise en service, la gare Saint jean rénovée et agrandie et du nouveau matériel roulant a été livré. C’est donc avec le sourire que le directeur régional SNCF Mobilités, Philippe Bru, a commencé la présentation du bilan annuel, parlant d’une année « rare et exceptionnelle » ou encore « à marquer d’une pierre blanche ».
Mais, il a été rapidement interrompu par des élus Charentais munis de banderoles venus attirer l’attention sur le sort réservé à leur territoire. Ils réclament la tenue d’un comité de suivi pour améliorer la qualité de la desserte TGV d’Angoulême. Ils rappellent qu’ils ont participé à hauteur de 40 millions d’euros à la construction de la ligne à grande vitesse mais qu’ils n’en voient pas la couleur.
Un comité de suivi des dessertes très attendu
« Il y a un irrespect de la SNCF pour le territoire, il n’y a jamais eu aucune concertation », tempête l’un des élus. Des dessertes Bordeaux-Angoulême ont été remplacées par des trains Ouigo or ces élus locaux rappellent l’importance d’une liaison régulière le matin pour ceux qui font les allers-retours quotidiens entre les deux villes, pour y travailler. Entre Angoulême et Paris, les représentants Charentais déplorent que la majorité des durées s’établissent au-delà de ce qui était proposé avant la mise en service de la LGV, soit 3 h au lieu de 2h20 à 2h30. « Le TGV n’est pas fait pour structurer le développement interrégional », a répondu Philippe Bru, assurant que la date du comité de pilotage était « en cours de calage ».
Après six mois de mise en service de la LGV, Eric Redonnet, directeur délégué TGV Nouvelle-Aquitaine assure que le « succès ne se dément pas ». La fréquentation entre l’Ile-de-France et Bordeaux a augmenté de 70 % par rapport à la même période de 2016. « Il y a un succès phénoménal d’Ouigo, relève-t-il, 500.000 passagers ont déjà été transportés entre l’Ile-de-France et Bordeaux. »
La fréquentation entre l’Ile-de-France et Angoulême serait en hausse de 15 % et de 20 % entre l’Ile-de-France et Dax. « Tout le territoire en profite », a souligné Eric Redonnet. Un constat qui n’est visiblement pas partagé par les élus locaux Charentais.