ECONOMIEUne plainte après une suspicion de fraude au détriment des vins de Bordeaux

Bordeaux: Une plainte déposée dans l'affaire du vin du Languedoc écoulé sous les étiquettes Pomerol, Margaux ou Pauillac

ECONOMIELa Confédération Paysanne a annoncé ce lundi qu’elle portait plainte après les révélations du journal Vitisphère sur une fraude supposée concernant 4.200 hectolitres de vins du Languedoc, vendus sous de grandes étiquettes bordelaises. A ce stade, l’interprofession laisse la justice faire son travail…
4.200 hectolitres de Languedoc aurait été écoulé sous des étiquettes de grands crus Bordelais entre 2012 et 2014.
4.200 hectolitres de Languedoc aurait été écoulé sous des étiquettes de grands crus Bordelais entre 2012 et 2014.  -  CLOSON/ISOPIX/SIPA
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

L'essentiel

  • Le site Internet Vitisphère a révélé le 23 novembre une fraude concernant 4.200 hectolitres de vins languedociens transformés en Pomerol, Margaux, Saint-Julien etc.
  • La Confédération Paysanne a annoncé ce lundi qu’elle avait déposé une plainte auprès du procureur de la République de Bordeaux, dans le cadre de cette affaire.
  • Le conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB) se portera partie civile dans le cas de l’ouverture d’une procédure judiciaire.

Le 23 novembre, Vitisphère révélait dans un article l’existence d’une fraude supposée concernant 4.200 hectolitres de vins languedociens écoulés en tant que Bordeaux, Bordeaux Supérieur, Pomerol, Margaux, Saint-Julien et Pauillac entre 2012 et 2014. Selon le média en ligne, un négociant-commissionnaire aurait floué les acheteurs en falsifiant des documents. C’est un contrôle de l’administration des douanes qui aurait mis à jour cette vaste escroquerie en 2014. Toujours selon le site Internet, cette fraude permettait de multiplier par dix la valeur de la marchandise.

Une plainte déposée

La Confédération Paysanne, qui dit défendre l’authenticité des appellations, a annoncé ce lundi qu’elle déposait plainte auprès du procureur de la République, dans le cadre de cette affaire. « Personne ne dit rien, s’indigne Claire Laval, porte-parole de la Confédération Paysanne de Gironde. Qu’est-ce que cela veut dire en creux ? Que c’est des choses qui se font ? » Le syndicat regrette que le conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB) qui est « censé défendre le nom de Bordeaux et en faire la promotion », souligne Claire Laval, ne porte pas plainte également.

« Mais on ne porte pas plainte à chaque rumeur ! s’agace Christophe Chateau, directeur de la communication au CIVB. On attend que la justice fasse son travail et si une procédure judiciaire est ouverte, on se portera partie civile, comme on l’a fait dans toutes les affaires similaires ». Pour l’instant très peu d’informations ont filtré depuis la parution de l’article de Vitisphère. On sait simplement que dans le cadre de l’assemblée générale du CIVB, il a été confirmé qu’une enquête de la douane était bien en cours.

« Pour ceux qui envisageraient de se porter partie civile dès qu’une procédure judiciaire serait ouverte, la Confédération Paysanne de Gironde invite les appellations de Bordeaux et leurs vignerons, à rejoindre cette plainte pour défendre les intérêts de la viticulture bordelaise honnête », écrit le syndicat dans un communiqué.

« On ne laissera pas des escrocs entacher l’image des vins de Bordeaux », assure de son côté le directeur de la communication du CIVB.