Bordeaux: Un site pour que les professionnels de la restauration fassent leur marché localement
ECONOMIE•La plateforme «Direct’O’Cuisines» démarre en Gironde avec une quinzaine de producteurs inscrits pour la vente d’huîtres, d’escargots, de viandes, de légumes etc. aux restaurateurs bordelais…Elsa Provenzano
L'essentiel
- Une plateforme vise à faciliter les échanges entre agriculteurs girondins et professionnels bordelais de la restauration.
- La société a mis au point un système de livraison permettant aux producteurs de s’épargner les allers-retours avec la capitale girondine, et les embouteillages qui les accompagnent.
- En 2018, la plateforme ambitionne de proposer les produits d’une quarantaine de producteurs à environ 70 restaurants, avec un développement à l’échelle régionale.
Depuis septembre, la plateforme « Direct’O’Cuisines » s’attache à rapprocher producteurs girondins (maraîchers, éleveurs, boulanger, ostréiculteurs, héliciculteurs etc.) et professionnels de la restauration (food-trucks, traiteurs, chefs à domicile, collectivités et restaurateurs) à Bordeaux. Les commandes sont déposées dans plusieurs points de livraison (Saint-Jean d’Illac, Langon et le Médoc) et acheminées par un transporteur, ce qui évite aux petits producteurs de se déplacer jusqu’au centre-ville et de subir les problèmes de circulation.
« Je pourrai peut-être augmenter ma production »
Plusieurs restaurants Bordelais comme Influences, Belle Campagne et la Table de Bécassine, réputée pour ses viandes, sont déjà prêts à passer commandes auprès de la plateforme, qui a réuni une quinzaine de producteurs. Parmi eux Sandie Roche, une hélicicultrice, c’est-à-dire une éleveuse d’escargots, qui prend soin d’un cheptel de 150.000 petits-gris à Gujan Mestras. « Moi cela me permet d’être payée directement, et c’est intéressant pour les professionnels de la restauration que plusieurs produits soient rendus disponibles dans un seul point de livraison », commente-t-elle.
Alors qu’elle ne pouvait se permettre des livraisons au-delà des restaurateurs à proximité de son élevage installé sur le Bassin d’Arcachon, la plateforme lui donne l’occasion d’envisager un développement de son activité. « Je pourrai peut-être augmenter ma production si cela fonctionne bien, confie-t-elle. En tout cas c’est un très bon lien, un bon moyen de communication et on reste dans le circuit court, avec un seul intermédiaire ».
Aucun changement en termes de prix pour les petits-gris de cette éleveuse mais selon les produits, certains agriculteurs peuvent être mieux rémunérés. « Une salade achetée 40 centimes d’euro par la grande distribution sera revendue un euro, dans le circuit classique, explique Baptiste Mathias, fondateur de la société. On achète la même salade 50 à 55 centimes d’euros en direct et elle est mise en avant sur le site à 85 ou 90 centimes d’euros ». Ce sont les agriculteurs qui fixent leurs prix. Parmi eux, des éleveurs de bœuf de Bazas et d’agneaux de Pauillac.
La société « Direct’O’Cuisines » est implantée au sein de l’Auberge Numérique, un incubateur de projets numériques.
En 2018, la plateforme entend proposer les produits d’une quarantaine de producteurs à environ 70 restaurants. Si le concept fait ses preuves, elle s’attaquera à un développement régional, après une levée de fonds.