PROPRETEBientôt un recours au privé pour nettoyer les rues du centre de Bordeaux

Bordeaux: Une société privée va gérer le nettoyage de l'hypercentre à partir de septembre 2018

PROPRETELa Métropole Bordelaise a annoncé qu’elle allait mener une expérience « d’externalisation complète des activités de collecte et de propreté » sur l’hypercentre de la ville de Bordeaux…
Bordeaux, 5 avril 2012. Poubelles entassees dans la rue a Bordeaux. - Photo : Sebastien Ortola
Bordeaux, 5 avril 2012. Poubelles entassees dans la rue a Bordeaux. - Photo : Sebastien Ortola - S. ORTOLA / 20 MINUTES
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

L'essentiel

  • A partir de septembre 2018 la collecte et le nettoyage des rues de l'hypercentre de Bordeaux seront assurés par une société privée, pour un test d'une durée de 3 ans.
  • La Métropole estime que le niveau de propreté se dégrade, alors que les habitants se montrent plutôt satisfaits dans une enquête Ifop.
  • Les agents des services de propreté de la métropole regrettent que l'argent consacré à cette « externalisation » ne serve pas à leur donner davantage de moyens humains et matériels.

«La ville est envahie de touristes toute l’année maintenant. C’est un bonheur mais cela pose des problèmes logistiques pour nos services en charge de la propreté, particulièrement au centre-ville », constate Jean-Louis David, conseiller métropolitain et adjoint au maire de Bordeaux, en charge de la vie urbaine et de la coordination de la politique de proximité.

« Il faudra que ce soit propre à toute heure de la journée »

Pour prendre le problème à bras-le-corps, la métropole a décidé de recourir à partir de septembre 2018, et pour une durée de 3 ans, au service d’une société privée qui sera choisie par appel d’offres. « C’est une expérimentation d’externalisation du nettoyage de l’hyper centre-ville », précise Jean-Louis David. L’entreprise aura en charge la totalité de la propreté du secteur (collecte des poubelles, nettoyage des tags etc.). « Ce sera une délégation de service public et il y a des obligations de résultat, il faudra que ce soit propre à toute heure de la journée », assure-t-il.

« Pourquoi mettre ce système en place alors que le sondage Ifop demandé par la Métropole montre que 80 % des habitants sont satisfaits, c’est illogique ! », s’étonne Laurent Bergey, secrétaire général adjoint CGT des agents de la Métropole.

Vers une « comparaison »

Dans le cadre de son plan propreté dont le budget augmente de plus de 6 millions cette année, une cinquantaine d’agents métropolitains vont être recrutés, mais pas suffisamment pour les déployer sur le centre-ville. « Il faut dire que ces derniers mois, pour tenir le centre-ville, on a été obligés de 'déplumer' les autres quartiers », regrette Jean-Louis David. Et en plus de l’attractivité touristique de la ville, les nouveaux quartiers et l’arrivée de la LGV ont corsé la tâche des services de propreté. L’idée est de faire une expérience pour avoir « une comparaison » souligne l’élu. Le coût de cette mesure d’externalisation n’est pas encore connu, elle dépendra de l’appel d’offres qui va être lancé.

« Mais pourquoi ne pas réinjecter cet argent dans les services alors qu’ils subissent des appauvrissements en moyens humains et matériels ? s’étrangle Laurent Bergey. On voit au fur et à mesure des missions qui se rajoutent sans moyen supplémentaire ». Le secrétaire général adjoint pointe un manque d’anticipation et estime qu’avec ce recours au privé ce sont les habitants qui pourraient être perdants, avec un impact sur la « qualité du service rendu ».

« On pensait que dans les nouveaux quartiers, l’environnement neuf inciterait au civisme mais, force est de reconnaître que ce n’est pas le cas, pointe l’élu. On voit des déchets qui viennent polluer les alentours des bornes enterrées à Ginko ». De grandes campagnes de mobilisation vont aussi être lancées par la Métropole pour faire appel au civisme des habitants.