Bordeaux: A Saint-Michel, les commerçants se rebiffent contre les trafics
SECURITE•Les commerçants du quartier font face à une augmentation des actes d'incivilités et des trafics. Ils vont baisser leur rideau pour obtenir un plan d'action...Mickaël Bosredon
L'essentiel
- L'exaspération des commerçants de Saint-Michel est telle qu'ils organisent une journée « rideau baissée » le 4 juillet
- Ils réclament que les autorités chassent les dealers qui s'installent tous les soirs rue des Faures notamment
La majorité de la centaine de commerçants concernée devrait suivre l'appel. Mardi 4 juillet à 15 h, les commerçants du quartier Saint-Michel à Bordeaux sont invités à baisser le rideau. Un acte militant contre « l'augmentation et l'aggravation constantes des actes d'incivilité (violences, vols, saleté, trafics) » dans le quartier, comme l'explique le communiqué de l'association de commerçants.
Driss Ben Haddou, patron de la boutique Le Mogador, explique à 20Minutes le ras-le-bol des riverains et des commerçants. « Il y a toujours eu des petits deals à Saint-Michel, mais depuis un an, particulièrement rue des Faures, ça s'est aggravé, avec une vingtaine de jeunes qui se plantent là. Ils trafiquent au grand jour, mais ils insultent aussi, particulièrement les filles, volent et agressent parfois les passants. Quand ce n'est pas des bagarres entre eux qui peuvent se terminer au couteau ou au tesson de bouteille. »
La réputation de certains commerce en pâtit
Les commerces situés en première ligne n'en peuvent plus. « La réputation de certains établissements, comme le restaurant El Boqueron, connu pour la qualité de sa cuisine, en pâtit. Certains commerces envisagent même de fermer ! Cela ne peut plus durer. »
La mairie est parfaitement au courant de la situation. « Émilie Kuziew, maire-adjointe de quartier, nous soutient. Alain Juppé a écrit au préfet. Mais, maintenant, nous réclamons des actes » demande Driss Ben Haddou.
Alain Juppé a demandé que la police municipale soit plus présente
« Le ras-le-bol est compréhensible, admet Jean-Louis David, adjoint au maire en charge de la vie urbaine et de la coordination de la politique de proximité, mais il ne faut pas croire que la police nationale ne soit pas active, même si les résultats ne sont pas probants ni immédiats. Il faut lui laisser un peu de temps. » En attendant, Alain Juppé a demandé jeudi que la police municipale soit plus présente dans le quartier.
Quant à la question d'une caméra de vidéosurveillance rue des Faures, Jean-Louis David estime que c'est une possibilité. « Mais on nous en demande partout, et à un moment donné cela peut poser un problème de principe. Il ne faudrait pas non plus que l'on nous reproche d'en mettre trop ! »
Et, même si une caméra ne ferait sans doute que déplacer le problème, les commerçants y sont franchement favorables. « Que ces deals aillent se faire ailleurs, clame Driss Ben Haddou, nous, on a assez donné depuis un an, après avoir subi les travaux du quartier pendant trois ans. On a aussi droit à la sécurité et à la tranquillité. »