Surf: Ça change quoi le statut de sport olympique?
CHAMPIONNATS DU MONDE•La discipline fera son apparition aux Jeux de Tokyo en 2020...Laetitia Dive
L'essentiel
- Le CIO est venu à Biarritz pour prendre la température en vue des JO de 2024
- La ville pourrait organiser la compétition de surf si Paris devient hôte
De notre envoyée spéciale à Biarritz
A l’office de tourisme de la ville on ne s’en cache pas : « L’enjeu c’est de se positionner comme ville potentielle qui pourrait accueillir l’épreuve de surf en 2024 »…Si Paris rafle la mise bien sûr.
Et alors que des membres du CIO ont fait le déplacement pour observer l’organisation des Mondiaux, rien n’a été laissé au hasard. Et c’est les athlètes eux-mêmes qui le disent : « Tout est très très bien organisé ici, estime Federico Deal de la délégation uruguayenne. Ça se voit qu’il y a beaucoup d’investissement de l’Etat et que ça intéresse : on voit beaucoup de sponsors aussi ».
Plus de professionnels
Dans les vagues, certains changements se ressentent aussi : « Les surfeurs sont à chaque fois meilleurs. Je pense qu’il y a plus d’entraînements, que c’est pris de plus en plus au sérieux… Avant il y avait des amateurs ou des semi-pros, maintenant beaucoup sont pros », observe Alena Ehrenbold, elle-même surfeuse professionnelle venue de Suisse.
A Tokyo, seuls quarante surfeurs seront sélectionnés pour la compétition : vingt hommes et vingt femmes. Les plus petites fédérations ne devraient donc pas y être représentées, à l’image de l’Afghanistan : « On n’y sera probablement pas en 2020, mais ça restera un rêve à atteindre » explique Afridun Amu, seul athlète afghan à Biarritz.
Une hausse des subventions
Pour lui, la simple présence de la discipline aux JO aura des effets dans les pays où elle reste minoritaire : « L’attention sera plus grande. Et les fédérations auront également plus de fonds pour se développer ». Un avis partagé par Federico Deal : « Cela va emmener toutes les structures liées au surf dans le monde à un niveau plus haut ».
En Uruguay, les surfeurs souffraient jusqu’à présent de ce manque de visibilité : « On aurait besoin de plus de soutien étatique, sauf que nous sommes un sport mineur. Le foot prend 90 % des subventions, le rugby 5 %, le tennis 3 % et les 2 % restants on se les répartit ».
Mais à Biarritz, la mise en lumière du surf a déjà eu des effets positifs comme le raconte Afridun Amu : « Comme l’Afghanistan, c’est la première fois que le Sénégal participait aux ISA Games. C’est parce que le sport devient olympique qu’ils ont eu suffisamment de subventions pour venir ».