TOURISMELes Mondiaux de surf ne profitent pas aux commerces de Biarritz

Tourisme: A Biarritz, les Mondiaux de surf ne profitent pas (beaucoup) aux commerces

TOURISMEBeaucoup pointent du doigt un manque de communication autour de l’événement…
Laetitia Dive

Laetitia Dive

L'essentiel

  • La plupart n’ont été avertis qu’il y a un ou deux mois de la tenue de l’événement
  • Selon eux, la compétition ne draine pas tellement plus de touristes

De notre envoyée spéciale à Biarritz

Cet hôtelier du centre-ville est mécontent : « La municipalité n’a averti personne : ni affichage, ni quoique ce soit. On se connaît tous entre commerçants, et je crois pouvoir dire que tout le monde ou presque pense la même chose ».

Selon ce professionnel du tourisme, Biarritz n’a pas mis ses boutiques, hôtels ou restaurants à contribution pour organiser les Mondiaux qui se déroulent jusqu’au 28 mai dans la cité balnéaire. Pire, beaucoup ont appris que la compétition allait avoir lieu seulement un ou deux mois avant… Alors que la ville avait été nommée hôte en septembre 2016.

Un (très) léger mieux

Paul* vend des articles de plage en bordure de mer et lui a appris que les Mondiaux s’organisaient à Biarritz par « le bouche-à-oreille » et « quelques articles de journaux » : « Je n’ai rien reçu de la part de la ville : ni lettre, ni proposition, ni facilité d’organisation ou de parking… On n’existe pas. »

Quand on lui demande si l’événement draine tout de même de la clientèle, il hausse les épaules : « Disons que le début de semaine était un peu meilleur que d’habitude, mais rien d’exceptionnel. Ça n’était pas la folie comme on aurait pu le croire. Après, je suis assez peu impacté par rapport à des commerces spécialisés dans le surf ou des sandwicheries. »

Des serviettes estampillées
Des serviettes estampillées  - Laetitia Dive

Du coup, il attend particulièrement le week-end : « A mon avis, les gens qui viendront seront surtout des vacanciers qui profitent du pont. Mais les Mondiaux ça pourrait inciter encore plus de monde à se déplacer à ce moment-là. Les trois jours à venir vont être très chargés je pense. »

« Que pour le surf »

A quelques rues de là, Patrice, restaurateur, fait le même constat : « Le premier jour, avec la parade, il y avait énormément de monde en centre-ville mais au resto, on a fait chou blanc. Et depuis, ça continue donc on espère que le pont va nous faire bouger tout ça. »

Lui estime que les personnes qui viennent voir les Mondiaux ne sont là que pour le surf « et ne rentrent pas pour consommer ». Puis il nuance : « On a des clients qui viennent et ne sont même pas au courant qu’il y a les Mondiaux. Pourtant, parfois ils mettent des panneaux pour annoncer des événements moins importants que ça… »

Le
Le  - Laetitia Dive

Plusieurs professionnels du tourisme affirment qu’on leur a justifié le manque de communication par l’état d’urgence : une partie de l’organisation aurait été gardée secrète pour assurer au mieux la sécurité. « On voit bien les gros pylônes pour sécuriser les plages. Mais du coup les gens se garent plus loin, passent moins devant les commerces… Le centre-ville souffre énormément de ça. »

Les hôtels pleins à « environ 95 % »

Maryse*, hôtelière, surenchérit : « Je suis passée par le centre hier et les rues sont vides alors qu’il fait beau. Je trouve qu’il y a peu de monde par rapport à ce qu’on raconte à la télévision. » Dans son établissement, le week-end de l’Ascension affiche complet « mais c’était déjà le cas l’année dernière donc ce n’est pas grâce aux Mondiaux ». Patrice, qui loue également un Airbnb a tout de même « un couple qui vient exprès ».

A l’office du tourisme, on explique malgré tout que sur les sites de réservation, les hébergements sont pleins à « environ 95 % ». Mais là aussi, on se refuse à dire si c’est grâce aux Mondiaux ou au pont. Pour Maylis Garrouteigt de Biarritz Tourisme, « les athlètes ça remplit tout de même les hôtels ».

En effet, ils sont des dizaines à loger dans la ville pour quelques jours ou toute la semaine. Mais est-ce qu’ils consomment derrière ? « Chez nous, à part ceux du Panama, on ne les a pas vus, affirme Patrice. Ils doivent avoir de très bons coaches sportifs qui leur préparent ce qu’il faut pour les repas ! »

* Ces prénoms ont été modifiés.