HABITATBordeaux: La répartition géographique des logements sociaux divise les élus

Bordeaux: Le déséquilibre en logements sociaux d'un quartier à l'autre pointé du doigt

HABITATLes élus de l'opposition estiment que les efforts de la majorité pour rattraper son retard en matière de logements sociaux se concentrent trop sur certains quartiers...
A Bordeaux, le 2 septembre 2014- Des extensions par l'exterieur sont realisees sur une des barres du Grand Parc, a Bordeaux.
A Bordeaux, le 2 septembre 2014- Des extensions par l'exterieur sont realisees sur une des barres du Grand Parc, a Bordeaux. - E.Provenzano / 20 Minutes
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

L'essentiel

  • Un atlas du logement social met en avant la concentration de ce type d'habitat sur quelques quartiers Bordelais.
  • L'opposition parle de manque de volonté politique et la majorité répond qu'il n'y a pas de foncier disponible au centre-ville.

La publication récente d’un atlas du logement social par la ville de Bordeaux, montrant la concentration des logements sociaux et des projets d’habitat social dans quelques quartiers, a fait réagir l’opposition municipale, ce mardi, lors du conseil. « On y apprend qu’il y a 30 % de logements sociaux à Bordeaux-Maritime et seulement 2 % à Nansouty-Saint-Genès », souligne par exemple Nicolas Guenro, conseiller municipal socialiste. Au Grand Parc, la part de logement social s’établit à 24 % quand le quartier centre n’en totalise que 5 %.

Bordeaux affiche un taux de 17,26 % de logement social alors que la loi SRU impose 25 % de logements sociaux d’ici 2025, les élus d’opposition critiquent la répartition géographique des opérations dites sociales. « Nous allons vers une surdensification du logement social à Bordeaux Maritime, à la Bastide et sur le périmètre Euratlantique », s’inquiète Vincent Feltesse, conseiller municipal socialiste et ancien président de la Métropole Bordelaise.

« Encourager les bailleurs à faire du diffus social »

Alors que l’objectif est de passer à 1300-1500 logements sociaux construits par an, Alexandra Siarri, adjointe au maire en charge de la cohésion sociale et territoriale, mesure le chemin parcouru : « On est en pleine augmentation dans la production de logements sociaux. On était à 800 par an il y a deux ans, 500 au précédent mandat et aujourd’hui à 1200 ». Elle explique la difficulté de construire dans le Bordeaux historique par le manque de foncier. « La municipalité se défait de son foncier sans contreparties, fulmine Pierre Hurmic, conseiller municipal écologiste. C’est le rôle de la mairie d’encourager les bailleurs à faire du diffus social ».

« Je ne peux pas refaire l’histoire, rétorque Alexandra Siarri. On n’a pas été bombardé et on n’a pas de grands espaces fonciers, il est donc difficile de développer le logement social dans le bâti. » « Comment imaginer 25 % de logements sociaux dans le secteur sauvegardé de Bordeaux, sauf à raser la ville », a surenchéri Alain Juppé.

Les propositions de l’opposition

Vincent Feltesse estime qu’il faut lancer une mission de requalification des boulevards où il y a une densité faible et étudier les propositions des architectes pour « remplir les dents creuses », dans le cœur historique. « Paris et Lyon n’ont pas été bombardés et elles ont rattrapé leur retard parce qu’elles ont investi, souligne-t-il. Il peut y avoir une reconversion des bureaux par exemple, même si le prix au m2 est élevé ».

Citant les projets portés par la Ville à Ginko, Bassins à flot, Bastide-Niel et Garonne-Eiffel, Alain Juppé estime que les surfaces disponibles en centre-ville ne pourront intervenir qu’en complément et « ne sont pas à la hauteur des enjeux ».