FOOTBALL AMÉRICAINBordeaux: Et si le football américain s'implantait durablement en France ?

Bordeaux: Et si le football américain s'implantait durablement en France ?

FOOTBALL AMÉRICAINOn se calme: le Super Bowl français n'est pas encore (du tout) au programme...
Laetitia Dive

Laetitia Dive

«En France, il y avait 7.000 licenciés lorsque j’ai commencé en 1990. Aujourd’hui, on est 25.000, c’est une vraie progression en 25 ans ! » Depuis 2014, Philippe Fontaine entraîne l’équipe senior defootball américain des Lions de Bordeaux.

Lui-même a commencé à Pessac, alors qu’il n’y avait pas d’autres équipes dans les environs. Depuis, des clubs de football américain sont apparus un peu partout dans la région : « A Cenon, à Mios, à Saint-Magne où ils ont une équipe junior, un autre se monte à Saint-Médard-en-Jalles… »

Aujourd’hui, en première division française, plusieurs clubs se professionnalisent : « certains font même venir des Américains dans leurs équipes, et quelques joueurs français commencent à être payés ».

Entraînement mixte

Ce n’est pas (encore) le cas à Bordeaux où le club a le statut d’association. En ce mercredi soir, ils sont plusieurs dizaines, garçons et filles mélangés, à s’échauffer tous ensemble sur la pelouse du stade Charles Martin à Bordeaux. Pourtant, le sport n’est pas mixte en compétition.

L'équipe masculine senior évolue en troisième division nationale, surnommée «Casque d'argent»
L'équipe masculine senior évolue en troisième division nationale, surnommée «Casque d'argent» - Laetitia Dive

« C’est un choix du coach, explique Lou, 24 ans, dans l’équipe féminine depuis un an. A nous, ça nous apporte beaucoup pour l’impact physique : on est obligées de se dépasser en termes de puissance et de rapidité… Et puis cela met une bonne ambiance ! »

Du contact au féminin

La jeune fille a découvert la discipline via « un flyer distribué dans la rue » : « Dès que je me suis lancée, j’ai accroché ». Actuellement, l’équipe féminine des seniors compte 25 licenciées, mais le club compte en accueillir dix de plus l’an prochain car pour Philippe Fontaine, le succès récent de cette discipline tient en partie au fait qu’elle soit accessible aux femmes comme aux hommes : « Il y a finalement peu de sports de contacts qui sont proposés aux filles ».

La rapidité de Lou lui permet d'être performante en attaque.
La rapidité de Lou lui permet d'être performante en attaque.  - Laetitia Dive

Le sport est également attrayant parce qu’il est accessible à tous les types de gabarits : « Moi je ne suis pas très grande ni musclée mais je cours vite, explique Lou. Mais on a aussi besoin de celles qui sont de vrais murs en défense ».

Le petit cousin du rugby

Cette hétérogénéité des gabarits au sein de l’effectif n’est pas sans rappeler celle que l’on retrouve au rugby. Et cela n’est pas un hasard, explique Philippe Fontaine, qui a pratiqué les deux sports : « Le football américain vient du rugby. Sauf que pour qu’il y ait plus de spectacle, les Américains ont décidé d’autoriser les passes en avant ».

Une autre règle diffère : « On a le droit de bloquer devant le porteur du ballon. Pour le reste, on retrouve pas mal de similitudes. « Dans les deux cas, ce sont des sports de contact, nous, on a juste plus de protections ! »