CULTURES URBAINESQui veut un beau graffiti sur la façade de sa maison?

Bordeaux: Qui veut un beau graffiti sur la façade de sa maison ?

CULTURES URBAINESLa ville de Pessac lance un appel à projet pour identifier les propriétaires intéressés par l’idée de laisser un de leurs pans de mur comme toile blanche à un street artist local…
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

L'essentiel

  • Pessac cherche des propriétaires désireux de faire décorer un de leurs murs par un graffeur.
  • Les fresques seront fin prêtes pour l’ouverture du festival des cultures urbaines de Pessac, fin octobre.

C’est une opportunité en or pour égayer sa façade. La ville de Pessac lance un avis aux propriétaires de sa commune (professionnels et particuliers) d’un bâtiment qui n’est pas classé ni protégé et dont une partie est visible de l’espace public. L’idée est de permettre la réalisation de fresques murales par des street artists locaux sur des murs privés de la ville en amont du festival de cultures urbaines Vibrations Urbaines, qui organise sa 20e édition du 31 octobre au 5 novembre.

Diffuser le street art partout dans la ville

Cet appel à projet baptisé « L’art se mur-mur » se termine le 16 juin, date limite de dépôt des dossiers. Deux fresques au moins seront réalisées cet été afin d’être terminées pour le festival. Cette idée originale vise à continuer de stimuler la production street art dans la ville mais aussi à la diffuser « dans les quartiers les plus éloignés du festival », précise Frédéric Arnaud, responsable animation jeunesse à la ville de Pessac et coordinateur du festival Vibrations Urbaines, qui attire chaque année environ 20.000 personnes. Les artistes, qui seront tous originaires du cru, n’ont pas encore été désignés pour cette opération.

Les réalisations des fresques auront lieu pendant l'été et le début de l'automne, avant le démarrage du festival le 31 octobre.
Les réalisations des fresques auront lieu pendant l'été et le début de l'automne, avant le démarrage du festival le 31 octobre.  - Ville de Pessac / Nikolas Ernult.

Ces fresques dites durables ont vocation à rester deux ou trois ans sur les murs désignés à l’issue de l’appel à projet. Le support proposé à l’artiste doit faire au moins 8 m2, permettre l’application d’une sous-couche, et le sol doit y être stable pour assurer de bonnes conditions de travail à l’artiste. Un cahier des charges est imposé aux graffeurs, dans lequel « violence, pornographie et apologie d’idées politiques et religieuses seront proscrites », précise la municipalité. Au-delà de ces restrictions, carte blanche est laissée aux graffeurs qui soumettront néanmoins leur proposition aux propriétaires concernés, avant de s’attaquer à leurs façades.

« On est plutôt dans un système où il y a une reconnaissance croissante du street art, estime Frédéric Arnaud, notamment par les collectivités publiques comme Bordeaux et Pessac. » Des efforts restent néanmoins à faire selon lui pour aller plus loin et répondre à l’engouement du public, qu’il constate notamment sur les expositions proposées lors de Vibrations Urbaines. Le festival a été créé il y a 20 ans pour mettre en valeur les sports de glisse et il s’est aujourd’hui étendu à l’ensemble des cultures urbaines (BMX, skate, hip-hop, street art, etc.). Les futurs murs ornés de fresques sont une façon de mettre toute la ville sous la bannière du festival et d’y associer davantage les habitants.