Bordeaux: Les visites histoire et gastronomie se multiplient... jusqu'au gavage?
TOURISME•Au risque de saturer le marché...L'essentiel
- «C’est un domaine de niche », prévient l’office de tourisme
- Chaque entreprise de visites dispose de son propre réseau d’artisans
«On reçoit de plus en plus de demandes de la part d’entreprises de visites historiques ou gastronomiques à Bordeaux pour être référencé sur notre site », admet Sophie Gaillard responsable de la communication de l’office de tourisme de Bordeaux. Business en expansion, ces entreprises sont plus d’une dizaine, au risque de saturer le marché.
« On les prévient, c’est un domaine de niche. L’offre de visites se développe, c’est bien mais pour réussir à en vivre il faut être doté soit d’une forte personnalité pour se démarquer, soit savoir se différencier des autres avec une offre originale », souligne Sophie Gaillard.
Des visites mêlant patrimoine et nourriture
La différence, c’est ce qui caractérise Insol’eat fondé par deux Bordelais « pur jus » : « On propose des visites historiques et gourmandes. On attache beaucoup d’importance à l’histoire. On a travaillé le sujet avec précision, on s’est renseigné aux archives départementales notamment. Durant les balades, on déguste des produits locaux chez des artisans », avance Benjamin Moraza, l’un des fondateurs avec Franck David. Leur entreprise, créée il y a un mois et demi, comptabilise en moyenne trois promenades par semaine. Ils espèrent en vivre d’ici un an.
Autre manière de procéder, Miam se focalise plus sur l’aspect gourmand des visites avec là aussi des dégustations chez des professionnels (voir la carte ci-dessus) : « Je suis la pionnière à avoir lancé à Bordeaux ce concept de visite gastronomique. L’idée est de lier architecture, nourriture et promenade », précise Sylvie Berteaux, créatrice de Miam. Chaque entreprise décline plusieurs itinéraires de promenade et en plusieurs langues : français, anglais ou encore espagnol.
Une liste d’entreprises longue comme le bras
L’atelier de Bacchus, Bordeaux food tour, Bordovino ou encore Bordeaux visite, la liste est longue comme le bras. Leur point en commun ? Ils sont tous référencés sur le site de l’office de tourisme « Notre rôle est de leur donner un coup de pouce et de les soutenir. Après, il y a un cahier des charges précis à respecter pour pouvoir apparaître dessus », rappelle Sophie Gaillard. Disposer d’un produit bien ficelé et respecter certaines consignes techniques sont indispensables. En revanche, aucun nombre de visites est imposé. Le but étant de promouvoir les petites structures qui à leur tour mettent en avant le travail des artisans locaux.
Chaque entreprise de visites dispose de son propre réseau d’artisans : « On n’a qu’un seul professionnel en commun par exemple avec Miam. Inconsciemment ou non, chacun a choisi des fromagers, boulangers ou chocolatiers différents », explique Franck David.
A terme, Sophie Gaillard est plutôt confiante puisque Bordeaux accueille de plus en plus de touristes – six millions par an – et mise beaucoup sur la LGV dont l’ouverture est prévue début juillet.