Extensions LGV dans le Sud-Ouest: La «pression» des grands élus dénoncée par les opposants
POLITIQUE•Des associations, communes et communautés de communes qualifient d' « irresponsabilité financière, environnementale », la volonté de prolonger la LGV vers Dax et Toulouse...E.P. avec AFP
Dans un communiqué, 70 associations, deux communautés de communes, dix communes, un collectif d'élus sur six départements opposés aux lignes à grande vitesse (LGV) au-delà de Bordeaux vers Toulouse et Dax ont dénoncé mardi une « pression inacceptable » de grands élus, qui ont récemment saisi l'Etat pour qu'il avance sur ces deux lignes.
Ne pas laisser « la 4e ville de France à l'écart de la grande vitesse »
Début avril, de grands élus du Sud-Ouest avaient écrit une lettre au président de la République et aux candidats à la présidentielle, appelant l'Etat à « respecter » son « engagement » sur la construction des lignes Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. La lettre était notamment cosignée des présidents (PS) des Régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, Carole Delga et Alain Rousset, et des maires (LR) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, et Bordeaux, Alain Juppé.
Lundi, ce sont Carole Delga, Jean-Luc Moudenc et le président PS du Conseil départemental de Haute-Garone, Georges Méric, qui écrivaient aux candidats présidentiels, pour leur demander de « confirmer le lancement de la ligne Bordeaux-Toulouse » et ne pas laisser « la 4e ville de France à l'écart de la grande vitesse ».
« Irresponsabilité financière »
Les Associations et Elus Nouvelle-Aquitaine et Occitanie opposés aux projets d'extension LGV ont, de leur côté, qualifié « d'inacceptable » une « pression des grands élus », qui « montre une irresponsabilité financière, environnementale et humaine considérable pour satisfaire leur ego, incompatible avec la situation actuelle et les vrais besoins du pays ».
Les anti-LGV rappellent dans leur communiqué que des recours « en bonne et due forme » sont pendants devant des Tribunaux administratifs et que les Déclaration d'utilité publique (Dup) prononcées en préfecture en juin 2016 par l'Etat « pourraient être annulées ».
Fin mars, le président de la SNCF, Guillaume Pépy, avait indiqué qu'il n'y avait pas « pour le moment » de projet LGV « en chantier », que les recours administratifs et juridiques « ne sont pas purgés » et qu'il appartiendra à l'Etat et aux élus de décider, « probablement courant 2018 », des étapes suivantes du projet LGV au-delà de Bordeaux.
La LGV Bordeaux-Toulouse mettrait Toulouse à un peu plus de 3 heures de Paris, contre au moins 5h20 aujourd'hui et environ 4h20 à partir du 2 juillet prochain, avec l'ouverture de la LGV Paris-Bordeaux.