ENVIRONNEMENTCreuse: Une commune ne veut pas des «résidus miniers» d'Areva chez elle

Creuse: Une commune ne veut pas qu'Areva stocke des «résidus miniers» chez elle

ENVIRONNEMENTLa commune d'Anzême dans la Creuse et plusieurs associations de protection de l'environnement ont engagé un bras de fer avec Areva, au sujet du stockage de résidus des gisements d'uranium...
Elsa Provenzano

E.P. avec AFP

Ils n’en veulent pas chez eux. La municipalité d’Anzême, située près de Guéret dans la Creuse, et des associations de protection de l’environnement ont engagé un bras de fer avec le groupe nucléaire Areva et la préfecture pour s’opposer au stockage de « stériles miniers », résidus des gisements d’uranium faiblement radioactifs, sur le territoire de la commune.

10.000 m3 de miniers à stocker

En 2015, Areva avait choisi Anzême, plus particulièrement le site dit « du Vignaud » où se trouve une mine d’uranium exploitée entre 1956 et 1962, pour stocker quelque 10.000 m3 de stériles miniers issus de la dépollution d’autres sites de Creuse.

Mais des habitants et militants écologistes opposés à ce projet avaient bloqué le passage des premiers camions d’Areva le 20 mars dernier. Le lendemain, le préfet de la Creuse, Philippe Chopin, avait demandé l’intervention des gendarmes pour permettre le déchargement des déchets.

Pour apaiser les craintes des riverains et de la mairie d’Anzême, le préfet avait rappelé que ces travaux contribuaient « à l’amélioration de la situation existante sur tous les sites concernés en termes de protection de l’environnement et des populations tout en permettant de maintenir la continuité paysagère du site du Vignaud », où des stériles miniers sont déjà présents en grande quantité.

L’arrêté préfectoral du 7 janvier 2016 prévoit entre autres mesures que tous les stériles soient rassemblés et recouverts d’au moins 40 cm de terre, avant d’être réensemencés.

Une évaluation des conséquences sur l’eau demandée

Les opposants au projet demandent toutefois au préfet l’arrêt immédiat des opérations, le temps de procéder à des contrôles. « Nous souhaitons que l’État se donne le temps de faire entre autres des recherches hydrogéologiques pour évaluer les conséquences sur l’eau », précise le maire d’Anzême, Alain Favière.

Les associations « Oui à l’avenir » et « Sources et rivières du Limousin », expertes sur les dossiers de l’uranium dans la région, ont quant à elles engagé des recours contre l’arrêté préfectoral.