SOCIETEJuppé défend la vaisselle en plastique dans les cantines bordelaises

Vaisselle en plastique dans les cantines bordelaises: «C'est plus léger, plus ludique et moins bruyant», estime Juppé

SOCIETELa mairie de Bordeaux défend son choix d'équiper ses restaurants scolaires d'assiettes en copolyester...
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

La mairie de Bordeaux défend bec et ongles son choix, engagé en janvier, d’équiper de vaisselle en plastique rigide (copolyester) les cantines de ses 101 écoles publiques, maternelles et élémentaires, alors qu' un collectif de parents s’inquiète des effets de ce matériau sur la santé de ses enfants. Une pétition a même été lancée par ce collectif et a recueilli près de 2.000 soutiens en ligne.

« Depuis 10 ans déjà, nous utilisons des verres et des pichets en copolyester sans que personne ne s’en soit ému, souligne Alain Juppé, le maire de Bordeaux, lors d’une conférence de presse en amont du conseil municipal, ce lundi 3 avril. Cette substance est une matière qui remplit toutes les exigences législatives de santé en vigueur. »

Une première expérimentation a été menée dans une école maternelle à l’automne 2015 et dix autres écoles sont passées à la vaisselle en copolyester au printemps 2016, après des retours positifs sur la première école. L’autre argument avancé par la municipalité c’est la lutte contre les troubles musculosquelettiques du personnel de la restauration.

« Il n’y a ni phtalates ni bisphénol A »

Le maire de Bordeaux s’appuie sur une enquête de satisfaction menée en janvier 2017 auprès des équipes municipales et des enfants. Pour les enfants, « c’est plus ludique plus léger et moins bruyant », insiste Alain Juppé, relevant « 100 % de satisfaction auprès des enfants ». « Il n’y a ni phtalates ni bisphénol A », ajoute Emmanuelle Cuny, adjointe au maire en charge de l’éducation, qui annonce qu’elle rencontrera le collectif de parents la semaine prochaine.

Si le terme de « concertation », avec les familles est de bon ton, il ne s’agit pas, pour la mairie, de négociation mais « d’expliquer sa démarche » pour informer les parents et les convaincre du bien-fondé de sa décision. Tous les deux ans, une étude sera menée pour s’assurer que le copolyester répond aux exigences de la législation. L’adjointe à l’éducation précise que les aliments ne vont pas être réchauffés dans ces assiettes en copolyester, ils le seront dans des barquettes en cellulose, mises en place en janvier 2018.

Une incertitude sur les perturbateurs endocriniens

S’il appelle les familles à ne pas tomber dans le « fantasme » concernant cette affaire, le maire de Bordeaux concède une zone d’ombre : « Il demeure une incertitude sur les perturbateurs endocriniens de la part de l’agence nationale de santé mais, qui ne dit pas que c’est dangereux mais qu’elle ne sait pas. Toutes les autres études montrent que nous sommes parfaitement dans les normes européennes et françaises. »

Les parents demandent précisément à ce que le principe de précaution soit appliqué, alors que toutes les incertitudes ne sont pas levées.