Gironde: Pour la préfecture, des «interrogations non levées» subsistent dans le dossier Ford
ECONOMIE•La direction de Ford n'a rassuré personne, ni syndicats ni pouvoir publics, lors du dernier comité de suivi...E.P. avec AFP
Loin de calmer les inquiétudes il les a attisées. Un comité de suivi s’est tenu lundi en préfecture de Gironde, sur l’avenir de l’usine Ford Aquitaine Industries (FAI) qui emploie 930 salariés à Blanquefort. A la sortie, les syndicats parlent d' « inquiétudes persistantes » sur la pérennité du site au-delà de 2018, et la préfecture fait le constat « d’interrogations non levées ».
Ford entend « adapter la capacité à la demande »
Au point d’étape, rassemblant élus locaux, représentants du personnel de Ford et de la direction de Ford Europe, les pouvoirs publics « ont rappelé leur attachement à la pérennité de l’entreprise » et leur « vigilance quant au maintien du niveau d’emploi sur le site », a indiqué la préfecture dans un communiqué.
Ford a indiqué lundi « continuer de rechercher de nouvelles opportunités » pour affecter à FAI de futurs nouveaux produits, mais précise qu' « il va de soi que le maintien du niveau d’emploi requiert une équation économique viable pour l’usine, avec une approche localement plus flexible, en vue d’adapter la capacité à la demande ».
Le site compte actuellement 930 salariés en CDI (et une trentaine d’intérimaires) contre 1.600 en 2008. Ford s’était engagé en 2013, dans un accord-cadre avec l’Etat et les collectivités locales, au maintien de 1.000 emplois sur le site pendant cinq ans, engagement conditionnant le versement d’aides publiques.
Les syndicats s’inquiètent de la pérennité de l’emploi, du site même, au-delà de 2018-2019, faute d’engagement selon eux de Ford, notamment sur la boîte de vitesses 6F15, qui devrait y être produite. Des salariés de FAI avaient été reçus fin février à Bercy par un collaborateur du secrétaire d’Etat à l’Industrie, Christophe Sirugue.
« Davantage d’autorité » attendue de la part de lEtat
« De réunions en réunions, rien n’arrive susceptible de nous rassurer sur l’avenir de l’usine », a indiqué Vincent Alauze, délégué CGT présent au comité de suivi. Où le syndicaliste dit y avoir noté un « manque de confiance » manifeste des élus à l’égard de la direction de Ford-Europe, mais a dit attendre de leur part « davantage d’autorité » envers le constructeur.
La préfecture a souligné que « plusieurs interrogations n’ont pas pu être levées » sur l’avenir du site, et annoncé la mise en place d’au moins deux groupes de travail. L’un pour explorer des pistes d’améliorations de la compétitivité du site en vue d’obtenir de nouveaux produits. L’autre pour aborder la diversification de l’usine, notamment vers l’électrification des véhicules.