Débordé, le centre de soins de la faune sauvage de Gironde fait appel aux dons pour s'équiper
ANIMAUX•La ligue pour la protection des oiseaux (LPO) Aquitaine a déjà récolté plus de 18.000 euros et ambitionne d'en rassembler 25.000 d'ici la fin du mois d'avril...Elsa Provenzano
«On a eu jusqu’à onze espèces dans la même couveuse par manque d’équipement, explique Manon Tissidre, responsable du centre de soins de la faune sauvage d’Audenge, sur le Bassin d’Arcachon. Cela multiplie le risque infectieux et le risque de prédation ». En été, il n’est pas rare que des renardeaux se retrouvent dans la même couveuse que des œufs de chouettes…
Pour soigner ces animaux, amenés par des particuliers sensibles à leur cause mais blessés le plus souvent à cause de la cohabitation forcée avec l’Homme, la LPO Aquitaine a lancé un appel aux dons jusqu'au 30 avril, relayé sur sa page Facebook, pour s’équiper en couveuses et matériel de soins spécialisé.
Des animaux plus nombreux et plus variés
De plus en plus sollicité par des particuliers, le centre enregistre une hausse de 50 % d’animaux accueillis chaque année. « A partir d’avril et jusqu’à fin août c’est la folie, on a 40 à 50 arrivées par jour et il peut nous arriver d’avoir jusqu’à 800 animaux en même temps à soigner », raconte la responsable du centre.
Si la LPO soignait historiquement les oiseaux, ce centre a été créé en 2003 après la marée noire du Prestige, elle s’occupe aussi de mammifères, de chauves-souris, de reptiles et d’amphibiens. Une diversification de son activité qui explique aussi son besoin en matériel nouveau. « On a dû s’équiper en piscines pour les phoques, on a par exemple besoin de bacs de lavage pour démazouter des oiseaux, d’enclos spécifiques pour les chevreuils et les jeunes blaireaux », détaille Manon Tissidre.
Du matériel de pointe requis
La structure manque également de matériel d’anesthésie et de chirurgie car aujourd’hui les vétérinaires bénévoles se déplacent sur place rapidement et ont besoin d'équipement de pointe pour réaliser des soins parfois lourds. « On est loin du pansement sur la patte », précise Manon Tissidre.
Une douzaine de vétérinaires bénévoles et 46 vétérinaires partenaires en Gironde sont amenés à travailler avec le centre Girondin, spécialisé dans l’accueil d’oiseaux marins et de phoques. Les grands mammifères marins sont, eux, pris en charge par le réseau Pelagis. Cinq salariés travaillent dans cette structure autour de laquelle gravitent 140 bénévoles. Si la politique du centre est de proposer une solution pour chaque animal, certaines espèces sont plus facilement refusées en cas de forte affluence, comme le pigeon des villes.
Le centre a mis en place un service de médiation pour « gérer les problématiques en amont », précise la responsable, en aidant par exemple les particuliers qui découvrent loirs ou chauve-souris dans leurs combles ou en sensibilisant sur la conception des bâtiments publics, dont les vitres se révèlent meurtrières pour les oiseaux.