Bordeaux: Elles lancent le premier magazine gratuit pour enfants
MEDIAS•Le mensuel a été distribué pour la première fois le 30 janvier dernier...Laetitia Dive
Tout a commencé avec une histoire : celle que Sara Correa, journaliste et co-créatrice de Preum’s, lisait à son petit frère Pablo, alors âgé de deux ans et demi. « Il a voulu zoomer sur le livre comme si c’était un écran ».
Ce geste lui inspire un projet qu’elle partage avec son amie graphiste Clara Capmas : créer un média réservé aux enfants et qui soit disponible sur papier. « Toutes les deux, on venait de finir nos études et on avait envie d’entreprendre », raconte la jeune femme.
Le choix du gratuit
Ensemble, elles commencent à étudier le marché de la presse jeunesse : « On s’est rendu compte que les journaux pour enfants étaient souvent très onéreux. » Pour permettre au plus grand nombre d’avoir accès à leur magazine, elles optent donc pour un modèle gratuit qui s’adresserait aux 6-11 ans.
« On a fait appel à investisseurs privés et à des annonceurs triés sur le volet pour correspondre à notre cible, raconte Sara Correa. On fait aussi du brand content avec des petits jeux ». Afin que leurs jeunes lecteurs ne soient pas interrompus au milieu du journal, elles décident de ne publier des pages de pub qu’en début et fin de magazine.
Plusieurs numéros tests
Et pour les choix éditoriaux ? « Avant de lancer le premier numéro, on a fait tester le magazine dans des centres aérés. L’avantage avec les enfants, c’est qu’ils nous répondent avec la plus grande franchise ! » Grâce aux retours des petits lecteurs et de leurs parents, les deux jeunes femmes affinent leurs choix de rubriques, raccourcissent les articles, éditent la police, rajoutent de la couleur…
Elles font également appel à des spécialistes afin de répondre au mieux à leur cible : « On a été aidées par des cabinets de pédopsychiatres et on est relues par une société de correction basée au Canada et qui vérifie qu’on s’adresse de la manière la plus adéquate aux enfants. »
Le 30 janvier dernier, le premier numéro était distribué devant 50 écoles bordelaises. « Pour l’instant on a eu beaucoup de retours positifs, notamment du corps enseignant », se réjouit Sara Correa.
Seulement à Bordeaux… pour le moment
Le magazine étant également disponible en ligne, des écoles de d’autres régions les ont contactées afin de savoir comment se procurer le journal. « On est en train de s’organiser pour pouvoir distribuer le magazine ailleurs. On voudrait que ça reste gratuit, à part les frais de port qui seraient à la charge du lecteur. »
Et si, pour le moment, les deux entrepreneuses comptent s’implanter durablement dans la métropole bordelaise, à terme, elles aimeraient se développer dans d’autres villes. « Actuellement, on réinjecte tout dans l’entreprise, mais en s’étendant ailleurs, on pourrait agrandir la structure et recruter pour tout ce qui est graphisme et rédactionnel. »