Bordeaux: Le bâtiment de la future Meca sera «une œuvre d'art aussi belle de jour que de nuit»
CULTURE•La Meca, Maison de l’économie créative et de la culture, est actuellement en construction quai de Paludate à Bordeaux. Le bâtiment en lui-même promet d’être une véritable œuvre d’art…Mickaël Bosredon
Ce sera un bâtiment regroupant les agences culturelles de la région. Mais il sera aussi ouvert au public. La MECA regroupera début 2019 – soit avec trois ans de retard – trois institutions culturelles, le Frac (Fonds régional d’art contemporain), Ecla (Ecrit, Cinéma, livre, audiovisuel) et Oara (Office artistique de la région Aquitaine), trois entités actuellement dispersées.
Il bénéficiera aussi d’une salle d’exposition de 1.120 m2 pour admirer les œuvres du Frac. Avec 1.200 œuvres, c’est une des plus deux belles collections de France, avec notamment un Jeff Koons côté à 12 millions d’euros. L’estimation totale de la collection se chiffre à 22 millions d’euros.
Le public pourra aussi assister à des projections ou à des spectacles. Et depuis une terrasse, admirer la Garonne et le Bordeaux historique.
« Les trois agences ont leur lieu spécifique, mais elles partagent le site »
Le président de la région Nouvelle-Aquitaine (PS) Alain Rousset, l’architecte de l’agence danoise BIG – lauréate du concours – Bjarke Ingels, et son architecte associé Jacob Sand, ont fait découvrir ce jeudi le chantier de cette Meca, qui s’implantera quai de Paludate, sur l’ancien site des abattoirs, juste à côté du nouveau siège de la Caisse d’Epargne.
« C’était très important de créer un lieu pour ces trois agences, mais avec une seule identité pour qu’elles se croisent, se rencontrent, raconte Jacob Sand. Le bâtiment forme une sorte de grande arche, soutenue par deux piles. Dans l’une il y aura Ecla, dans l’autre Oara, et dans la partie suspendue le Frac. Tous les trois ont leur lieu spécifique mais ils le partagent aussi, car il y aura des cafés, des restaurants, des boutiques… Au-delà, on a créé un grand vide entre les deux piles, une chambre urbaine, où on aura une vue formidable sur la Garonne et sur la ville. »
« Nous avons voulu que ce bâtiment réponde à la beauté du port de la Lune »
« Ce qui nous a amenés à choisir ce bâtiment c’est son orientation, sa couverture avec des alvéoles, sa clarté, explique Alain Rousset. Quand vous arrivez de Paris avec le train vous verrez d’abord ce bâtiment. Et nous avons voulu qu’il réponde à la beauté du port de la Lune. On n’est pas dans les constructions d’une banalité affligeante de la promotion immobilière. On est dans une œuvre d’art, qui répond au Bordeaux historique. Et c’est un lieu de rencontre autour de l’art. Le signe que la région a voulu donner, c’est que l’art et la culture doivent être populaires. »
D’une hauteur de 37 m et d’une longueur de 120 m, ce bâtiment en béton sera recouvert de blocs en formes de pierre, « s’inspirant des bâtiments historiques de Bordeaux avec une dimension plus moderne », détaille Jacob Sand. « La nuit, il sera éclairé, comme un gros caillou naturel. » « C’est une œuvre d’art qui sera aussi belle de jour que de nuit », assure Alain Rousset. Enfin, un grand parvis fera le lien avec la ville.
« Un lieu exceptionnel en France »
« Ce sera un lieu exceptionnel en France, unique, car on aura réuni dans un même endroit toutes les compétences de la création et l’économie de la culture, se réjouit Alain Rousset. La création c’est aussi de l’économie. La région accompagne tout cela à travers l’achat et la promotion d’œuvres d’art contemporain, accompagne les jeunes artistes sur le plan du théâtre, du cinéma, les futurs écrivains… Si on veut continuer d’avoir des livres, du cinéma, des chanteurs dans la région, ça passera par ici. »
Le coût du projet est d’environ 60 millions d’euros.