PATRIMOINENouvelle-Aquitaine: Cordouan bien parti pour sa candidature Unesco

Nouvelle-Aquitaine: Le phare de Cordouan en bonne voie pour être classé à l' Unesco

PATRIMOINELe comité national des biens français a reconnu la valeur universelle du phare de Cordouan, un passage nécessaire vers le classement Unesco...
Le phare de Cordouan est sur la voie d'un classement à l'Unesco.
Le phare de Cordouan est sur la voie d'un classement à l'Unesco.  - MEHDI FEDOUACH / AFP
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

Le phare de Cordouan, illuminé pour la première fois en 1611, se situe à mi-chemin entre les côtes girondines et charentaises, dans l’estuaire de la Gironde. La valeur universelle exceptionnelle de cet édifice, classé monument historique en 1862, a officiellement été reconnue il y a 15 jours, par le comité national des biens français pour le patrimoine mondial. Une première étape obligée sur le long chemin d’une candidature lancée en 2015 et pouvant mener à un classement Unesco définitif en 2021.

« L’analyse comparative avec d’autres phares mais aussi d’autres monuments, une trentaine d’autres sites dans le monde au total, a été décisive », explique Mickaël Colin, directeur adjoint du Cabinet d’étude en ingénierie patrimoniale Grahal, en charge du dossier. Dans son étude de fond, le cabinet a établi des parallèles avec d’autres édifices construits dans des endroits isolés ou représentant une frontière, une limite territoriale, comme, par exemple, la statue de la Liberté.

« Le comité des biens a fait des rapprochements avec le phare d’Alexandrie et a aussi insisté sur ses spécificités religieuses », relève Pascale Got, présidente du syndicat mixte pour le développement durable de l’estuaire de la Gironde (SMIDDEST) qui gère le site depuis 2010. « Les concepteurs du phare avaient la volonté d’en faire le successeur du phare d’Alexandrie qui avait disparu. C’est très présomptueux, mais cela veut dire que ce monument n’est pas seulement un phare », complète le directeur adjoint de Grahal.

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« Un phare reste un phare qu’il soit à l’Unesco ou pas »

Il va s’agir maintenant de définir le périmètre à classer, pour savoir si la candidature concerne seulement le phare ou également le plateau rocheux. « Il faut également identifier une zone tampon autour du bien, afin de le protéger », souligne Pascale Got. Cette étape devrait durer environ 18 mois.

La gestion de l’édifice classé (son accessibilité, ses animations etc.) devra ensuite être discutée. Si la présidente estime qu’il est « prématuré » d’en parler à ce stade de la candidature, elle relativise les bouleversements à venir : « Un phare reste un phare qu’il soit à l’Unesco ou pas, souligne-t-elle. Il y a des contraintes de marées et de météo qui font que les visites ne vont pas devenir exponentielles non plus ».

Vers un allongement de la saison des visites ?

Aujourd’hui entre 20.000 à 22.000 visiteurs se rendent sur le site chaque année, entre avril et septembre avec un pic de fréquentation entre juin et août. Si le classement Unesco n’ouvre droit à aucune subvention particulière, il promet une plus grande notoriété et donc une hausse du nombre de visiteurs. « On pourra peut-être envisager un allongement de la saison », lance la présidente du SMIDDEST.

Depuis 2013, 5,6 millions d’euros y ont été investis pour des travaux de restauration, supportés à parts égales entre l’Etat et les collectivités locales. Mis à rude épreuve par les éléments, le phare se révèle un monument onéreux à entretenir. Cordouan est le seul phare au monde en pleine mer à être encore habité. Deux équipes de deux gardiens, employés par le SMIDDEST, s'y relaient.« Tout cela a un coût et c’est pour cela qu’il faut davantage de visiteurs », glisse Pascale Got.

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« C’est une étape décisive qui vient d’être franchie et la candidature est sur la bonne voie mais rien n’est encore joué », souligne prudemment Mickaël Colin.