Bordeaux: Qu'est-ce qu'on fait quand on a un maillot floqué Sertic? «On le plie et on le range proprement dans une poche»
FOOTBALL•Le milieu de terrain a rejoint l'OM ce lundi et ça ne plaît vraiment pas du tout aux Bordelais...Laetitia Dive
«Ce qui étonne le plus, c’est qu’un joueur des Girondins puisse partir dans un club historiquement ennemi ». Romain Manci est l’un des responsables des Ultramarines et comme beaucoup de supporters, il est choqué par le transfert de Grégory Sertic à Marseille.
Depuis que la rumeur de son départ enfle (le transfert a été acté ce lundi par les deux clubs), le joueur est attaqué de toutes parts sur les réseaux sociaux :
aOutre le fait qu’une infime minorité va beaucoup trop loin (des menaces de mort lui ont été envoyées sans qu'on en identifie la provenance), la plupart des supporters bordelais sont sincèrement déçus : Grégory Sertic c’était la victoire en 2009, la proximité avec le Virage Sud… et le vice-capitaine de l’équipe.
L’un des plus anciens
« On connaît l’homme, donc on travaille à l’humain en se disant qu’il a fait ses classes aux Girondins, grandi avec le club… », raconte Romain Manci. Arrivé en 2005 aux Girondins de Bordeaux et passé pro en 2008, le joueur comptait parmi les plus anciens du groupe.
Il était aussi l’un des plus accessibles, se fendant de petites blagues lorsqu’il croisait les supporters : « Ne portez surtout pas de jean troué avec lui, il vous demandera forcément si un chien vous a attaqué », s’amusait l’un d’entre eux en décembre. Très actif sur les réseaux sociaux, il était une véritable « passerelle » entre les supporters et le reste de l’équipe.
Si aucun véritable coup d’éclat personnel sur les terrains n’est à signaler lors de ses douze années chez les Girondins, c’est donc surtout l’homme qui déçoit : « Sertic n’aura pas rendu au club ce que le club lui a donné », estime le responsable des Ultramarines.
Il y a trente ans, c’était Giresse
Mais le supporter, qui soutient le club depuis plus de vingt ans, dit en avoir vu d’autres : « Avant ça, il y a eu Dugarry, Lizarazu… Mais la pire trahison, c’était Alain Giresse ». En 1986, le joueur professionnel partait à Marseille après seize années chez les Girondins.
A l’époque, le président du club Claude Bez avait tellement mal pris ce départ que lors du match Bordeaux-OM en mars 1987, il avait fait remplacer la photo et le nom de son ancien joueur par un point d’interrogation dans le journal du match.
Trente ans plus tard, Gregory Sertic risque, lui, de subir les foudres du Virage Sud lorsqu’il reviendra jouer au Matmut Atlantique sous les couleurs phocéennes : « Il aura un accueil particulier en mai, c’est certain », reconnaît Romain Manci. En attendant, le supporter conseille d’arrêter avec les maillots floqués :
Et lorsqu’on a un maillot des Girondins au nom de Grégory Sertic ? « On le plie et on le range proprement dans une poche. Avec l’ancienneté, j’ai appris qu’il ne fallait pas mettre de nom ».