Bordeaux: Bac, paquebots de croisières et séjours sur le fleuve boostent l'activité du port
ECONOMIE•Quelque 250 croisières fluviales partent de Bordeaux chaque année...Elsa Provenzano
Si le trafic de marchandises du grand port maritime de Bordeaux affiche une baisse de 6,5 % en 2016, en particulier sur les céréales, le transport de passagers se porte lui très bien. Cinquante paquebots de croisière ont accosté dans le port de la lune cette année et trois de plus sont annoncés pour 2017.
« Et il ne faut pas non plus oublier les 250 croisières fluviales qui partent du cœur de Bordeaux chaque année », relève Stéphan Delaux, adjoint au tourisme à la mairie de Bordeaux.
Un bateau de croisière fluviale réaménagé
Parmi ces embarcations fluviales, le Scenic Diamond, 135 mètres de long, est amarré au pôle naval du Grand Port Maritime de Bordeaux, sur le site des Bassins à flot, pour un chantier de réaménagement intérieur. Ce bateau de croisière fluviale appartenant à la compagnie australienne Scenic devrait être fin prêt pour le démarrage de la saison, mi-avril. « On augmente le standing des cabines et on en supprime six pour installer une salle de fitness. A proximité, il y aura aussi un salon de coiffure », précise Jérémy Dike, capitaine de l’embarcation.
La compagnie propose à ses clients, à 60 % des Australiens, des séjours de 10 jours sur le fleuve avec des escales en Gironde (Bourg, Blaye, Lamarque etc.) Environ 150 passagers peuvent séjourner sur l’embarcation qui compte une cinquantaine d’employés à bord.
Seul bémol pour le capitaine, il faudrait trouver deux autres villes, comportant un intérêt touristique et capables d’accueillir ce type de bateaux en escale afin d’enrichir l’offre du séjour. « C’est un très fort investissement pour les communes qui attendent des garanties de retombées économiques », convient le capitaine. « Ce sont souvent des dépenses cofinancées », nuance Philippe Dorthe, conseiller (PS) au Département et à la Région.
Le Vauban entretenu en cale sèche
Le Vauban, bac de Gironde qui fait la navette entre Lamarque et Blaye, a été installé dans la forme de radoub n° 1 qui permet d’assurer l’entretien de l’embarcation à sec. Des travaux de peinture, de chaudronnerie et le changement d' un propulseur vont occuper trois corps de métiers principaux jusqu’au 9 février. L’embarcation devait être prise en charge dans la forme de radoub n° 3 de Bassens mais après l’annonce du départ du Bélem à la Rochelle pour ses travaux d’hivernage, le Département qui gère ce bac a voulu faire un geste politique.
« Il faut faire vivre cette forme, souligne Philippe Dorthe. Pour que les armateurs, qui aiment s’approcher du risque 0, restent à Bordeaux, il faut leur proposer un outillage qui leur permette de réparer une avarie sur place ». Au cas où il ne serait pas possible de mettre à sec son embarcation, un armateur serait obligé d’affréter un bateau pour y transporter le sien. Une dépense conséquente qui pourrait le dissuader de retenter sa chance dans la capitale Girondine.
Vers l’accueil de plus gros navires
Le Grand port Maritime de Bordeaux étant un port d’estuaire, il est confronté à des problématiques de dragages. Ce lundi a été inauguré une seconde vedette hydrographique, baptisée Astrolabe, qui va assurer une mission de cartographie des fonds permettant d’apprécier la profondeur des chenaux.
Un outil qui permettra notamment de mettre en oeuvre le programme Gironde XL du port qui vise à favoriser l’accueil des navires de grandes tailles, en améliorant les techniques de dragages. « On va gagner 10 % sur les tirants d’eau », promet Pascal Lefevre, président du conseil de surveillance du Port.