SOCIETEBordeaux: Les associations de Darwin mobilisées pour rester sur le site

Bordeaux: Les 40 associations de Darwin mobilisées pour rester sur le site de la Caserne

SOCIETE« La 58e », fédération des structures associatives du projet Darwin, souhaite être intégrée au processus de la ZAC Bastide Niel...
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

Depuis la mi-janvier un bras de fer oppose la Métropole aux associations de Darwin. Sur le site de la Caserne Niel de Darwin, installée sur la rive droite de Bordeaux, une quarantaine d’associations, réunies au sein de la fédération « la 58e », font bloc face à la menace d’une délocalisation de leurs activités en dehors de ce site atypique qui réunit entreprises, pépinière, événements culturels et associations d’utilité sociale depuis 2009.

« On attend d’être intégré dans cette ZAC »

La fédération aurait été écartée, selon ses dires, d’une première réunion de médiation qui s’est tenue il y a quelques jours et elle déplore n’être reçue qu’après le vote de la délibération, ce vendredi, opérant le changement de main de la Métropole à BMA. « Le vote est imminent donc notre seul interlocuteur sera BMA. Pour l’instant, les démarches de médiation se sont faites sans nous », déplore Aurélien Gaucherand, président de « la 58e ».

Ces associations sont hébergées sur quatre hectares de la zone d’aménagement concertée (ZAC) Bastide Niel, des terrains qui appartiennent à la Métropole de Bordeaux, et qui ont fait l’objet jusqu’à maintenant d’autorisation d’occupation temporaire (AOT). Mais les projets immobiliers prévus dans le cadre de la ZAC, 34 hectares au total, sont imminents et les associations pourraient être délogées. « La 58 e » demande que le projet soit retravaillé en prenant compte de ses activités. « On attend d’être intégré dans cette ZAC », souligne le président de la fédération.

« Un certain nombre d’activités de Darwin se développent sur des terrains appartenant à Bordeaux Métropole et gérés par Bordeaux Métropole Aménagement (BMA). Alain Juppé a donc demandé aux responsables de Darwin de se conformer aux règles d’occupation du domaine public ainsi qu’aux autorisations d’urbanisme nécessaires à toute activité »,réagit la Métropole. « On pensait que les AOT seraient renouvelées, comme celle pour le Skate Park l’a été jusqu’en 2020, défend Tristan Barroso, de l'association du garage participatif. On pensait que c’était acquis, vu le travail qu’on a accompli ». « On aurait dû certainement s’en occuper avant mais on était dans le faire. Et on est aussi sûrement des naïfs… », ajoute Aurélien Gaucherand.

Elles ne veulent pas le même sort que le Garage Moderne

L’annonce d’une éventuelle délocalisation de leurs activités a vraiment surpris ces associations qui estiment participer au succès et à l’aura de Darwin, dont le travail est salué par la Métropole elle-même. Ces associations sportives (roller derby, polo à vélo, crossfit, basket etc), culturelles, écologiques, d’aide à la personne, d’éducation populaire etc. s’opposent à des relocalisations individuelles, arguant que ce qui fait leur force c’est justement d’être installées sur un même lieu. « L’exemple du Garage Moderne montre bien l’importance d’un écosystème, explique Tristan Barroso. Aujourd’hui, il est entouré de grands immeubles et il se meurt, plus personne n’a envie d’y aller car il n’y a plus d’âme ». Les associations, qui travaillent pour certaines d’entre elles depuis 6 ans sur le site, ne veulent pas subir le même sort.

Du côté de la Ville, on assure qu'Elizabeth Touton, adjointe à l’urbanisme, a été chargée par Alain Juppé « de constituer et présider un groupe restreint qui mettra en place un planning et une méthodologie pour travailler sur tous les éléments de ce dossier ».

Au-delà des associations, les entrepreneurs de Darwin, appelés les Darwiniens, s’inquiètent aussi de ces potentiels départs, pointant que l’attractivité de ce lieu repose bel et bien sur sa diversité d’activités.