La visite de François Fillon à Bordeaux gâchée par le #penelopegate
POLITIQUE•De Thalès à Mérignac jusqu’à la Cité du Vin, la visite de François Fillon à Bordeaux ce mercredi a été largement dominée par l’affaire des salaires de sa femme Pénélope…Mickaël Bosredon
La journée devait être celle des retrouvailles avec Alain Juppé à Bordeaux et du lancement officiel du mouvement DroiteLib par Virginie Calmels. Mais il n’aura été question que du #penelopegate. L’affaire Pénélope Fillon, qui aurait été rémunérée de 1998 à 2002 en tant qu’attachée parlementaire de son mari, alors député de la Sarthe, ce dont personne n’avait connaissance jusqu’à présent y compris dans le milieu des collaborateurs LR, était sur toutes les lèvres.
De Thalès à Mérignac, jusqu’à la Cité du Vin à Bordeaux, François Fillon n’a entendu ce mercredi de la part de la cinquantaine de journalistes qui avait fait le déplacement, que des questions tournant en boucle sur l’affaire révélée par Le Canard enchaîné.
Ouverture d’une enquête préliminaire
Et la journée n’est pas allée en s’arrangeant, puisque le candidat LR à l’élection présidentielle apprenait aux alentours de 16h que le parquet national financier ouvrait une enquête sur les salaires perçus par sa femme.
Malgré toutes les questions, François Fillon est resté muet quasiment tout le long de son séjour bordelais, ne lâchant que quelques mots dans la matinée. « Je vois que la séquence des boules puantes est ouverte. Je ne ferai pas de commentaire parce qu’il n’y a rien à commenter. Et je voudrais simplement dire que je suis scandalisé par le mépris et par la misogynie de cet article. »
Virginie Calmels, première adjointe d’Alain Juppé et qui a intégré l’équipe de conseillers de François Fillon, a pris de son côté la défense du candidat LR. « On travaille souvent en famille, ce n’est pas interdit de travailler en famille, ni dans l’entreprise, ni en politique », a-t-elle affirmé, fustigeant des « allégations graves » du Canard Enchaîné.
Le lancement de DroiteLib sans grande conviction
Autant dire que le cœur n’y était pas au moment des discours sur le lancement officiel de DroiteLib, « un mouvement qui veut apporter une nouvelle dimension dans notre vie politique » expliquait Virginie Calmels dans un long discours. Un mouvement dont l’un des buts est de dissuader certains juppéistes de rallier le camp Macron, en mettant en avant une femme issue de la société civile, et au riche parcours en entreprise.
François Fillon a ensuite tenté d’expliquer « la joie » qu’il avait d’être aux côtés d’Alain Juppé « dans sa ville de Bordeaux. » Puis il est reparti en fin d’après-midi, sans répondre à aucune question.