JUSTICEBayonne: Suspension de peine refusée à un ex-leader de l'ETA, très malade

Bayonne: Une suspension de peine refusée à un ancien dirigeant de l'ETA, gravement malade

JUSTICEL'ex-chef militaire de l'organisation séparatiste basque espagnole ETA, Juan Ibon Fernandez Iradi dit « Susper », emprisonné depuis 11 ans, souffre d'une sclérose en plaques...
Elsa Provenzano

E.P. avec AFP

La justice a décidé qu’il resterait en prison. L’ex-chef militaire de l’organisation séparatiste basque espagnole ETA, Juan Ibon Fernandez Iradi dit « Susper », emprisonné depuis 11 ans et atteint d’une sclérose en plaques, s’est vu refuser une suspension de peine par la chambre d’application des peines de la cour d’appel de Paris.

Un pourvoi en cassation envisagé

« La cour d’appel a estimé que Juan Ibon Fernandez Iradi peut suivre ses soins en détention », a indiqué son avocate, Me Maritxu Paulus Basurco, jeudi. « Nous envisageons de nous pourvoir en cassation et de former un recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme », a-t-elle ajouté.

La situation de « Susper » est dénoncée depuis longtemps par la Ligue des droits de l’Homme (LDH), qui stigmatise un « acharnement » à l’encontre du militant nationaliste basque. En novembre, une manifestation de soutien aux prisonniers basques gravement malades, dont Juan Ibon Fernandez Iradi, avait rassemblé plus de 2.000 personnes à Bayonne.

Condamné à 30 ans de réclusion

Incarcéré depuis 11 ans, l’ex-chef militaire d’ETA avait été condamné à 30 ans de réclusion criminelle en 2008 et 2009 pour avoir tiré sur un gendarme en 2001 dans le sud-ouest de la France.

Sa maladie s’est déclarée en 2011, alors qu’il se trouvait provisoirement en Espagne pour être entendu par la justice. En 2013, la cour d’appel avait indiqué être favorable à ce qu’il soit remis à l’Espagne, une fois purgée sa peine en France.

L’ETA a renoncé à la violence

Au nom de sa lutte pour l’indépendance du Pays Basque et de la Navarre, ETA (Euskadi Ta Askatasuna, Pays Basque et Liberté) a mené une campagne d’attentats qui a causé la mort de 829 personnes, selon les autorités espagnoles et françaises, les années 1980 ayant été les plus sanglantes.

En octobre 2011, ETA a renoncé définitivement à la violence, mais elle n’a pas depuis remis ses armes et refuse de se dissoudre. ETA réclame pour cela une négociation avec les États espagnol et français sur le sort de ses quelque 400 membres détenus dans ces deux pays, ce que Madrid et Paris refusent.