JUSTICEPas évacués lors de l’incendie de la prison, des détenus portent plainte

Poitiers: Pas évacués lors de l’incendie de la prison, des détenus portent plainte

JUSTICELe 12 septembre dernier, des prisonniers incarcérés à Vivonne se sont mutinés et ont déclenché un incendie. Une centaine de détenus aurait été laissés dans les fumées, sans informations…
Une mutinerie a eu lieu à la prison de Vivonne, près de Poitiers, le 12 septembre 2016.
Une mutinerie a eu lieu à la prison de Vivonne, près de Poitiers, le 12 septembre 2016.  - GUILLAUME SOUVANT / AFP
Elsa Provenzano

E.P.

L’affaire pourrait faire tousser l’administration pénitentiaire. Une mutinerie a eu lieu le 12 septembre à partir de 17 h, au centre de détention pour hommes de Vivonne, près de Poitiers. Un incendie a été déclenché par certains prisonniers du deuxième étage. Mais cette nuit-là, environ cent détenus enfermés à des étages différents auraient été laissés dans leurs cellules, dans les fumées et sans informations,

Non-assistance à personne en danger

Neuf plaintes contre l’administration pénitentiaire viennent d’être déposées pour non-assistance à personnes à danger et une dizaine d’autres pourraient suivre. Une procédure séparée a été lancée contre les deux détenus suspectés d’être à l’origine de la mutinerie.

Les détenus seraient restés confinés dans leurs cellules, certains vomissant et toussant à cause de l’épaisse fumée noire, selon l’avocate Patricia Coutant, chargée de la défense de plusieurs détenus. A 20 h, le courant a été coupé et, selon les détenus, les surveillants ont été évacués. Les détenus, eux, sont donc restés seuls et sans possibilité d’alerter qui que ce soit. Ils ont été rapidement ravitaillés vers midi, et laissés seuls par la suite. Certains ne sont sortis de leurs cellules que le lendemain matin.

La direction interrégionale des services pénitentiaires de Bordeaux dément ces accusations, selon France 3 Poitou-Charentes, expliquant que du personnel pénitentiaire est constamment resté à portée de voix des détenus et que l’hôpital de campagne était prêt à les recevoir en cas de besoin.