Rugby : Un maillot d’équipe mais des chaussettes de club et surtout, beaucoup de liberté...Bienvenue chez les Barbarians
VALEURS DE L'OVALIE•La sélection, qui fonctionne sur invitation pour sa sélection, affronte l’Australie ce jeudi au stade Chaban-Delmas à 20h 45…Laetitia Dive
«Etre un Barbarian, c’est être un bon joueur de rugby mais avant tout, un bon gars dans la vie ». Denis Charvet, manager de l’équipe, peine à raconter son meilleur souvenir au sein du club car il en a « énormément ».
(il a été lancé en octobre), les Barbarians se disent être attachés « à des valeurs d’amitié et d’amour du rugby ». Lancée en 1979, cette atypique sélection fonctionne sur invitation : chaque année, elle organise un à deux matchs de XV contre une équipe nationale. Ce jeudi, les joueurs affronteront l’Australie.
« On n’a pas grand-chose à offrir à part ce maillot »
La particularité ? Les joueurs sont issus des différents clubs français et, le jour du match, ils portent leurs chaussettes de club… avec le maillot des Barbarians. « On n’a pas d’argent, pas de terrain, pas de vestiaire, on n’a pas grand-chose à offrir à part ce maillot. Mais ce maillot c’est ce qu’il y a de plus précieux », estime .
Aussi, la semaine précédant le match, les joueurs doivent apprendre à jouer ensemble sans parfois se connaître. « En faisant partie des Baabaas, j’ai croisé des gens avec qui je n’aurais jamais joué parce qu’ils avaient un autre niveau ou étaient d’une autre génération », raconte .
Une respiration au cours de la saison
Pour l’actuel consultant de BeIN Sports, les Barbarians c’est une affaire de famille. Son fils (Stade Français) y a été convié en 2012 pour affronter le Japon. Cette année, c’est son cadet, (Stade Toulousain), qui portera le célèbre maillot à Bordeaux. C’est justement dans la ville girondine qu’Eric Bonneval a joué son premier match avec les Baabaas. C’était contre les Fidji. « On avait une équipe costaud mais on a voulu jouer comme les Fidjiens… On a pris 30 points ! »
Pour l’ancien joueur, « ça reste un bon souvenir parce que sur le terrain on s’est donné à fond ». A l’heure ou les clubs, de plus en plus structurés dans un championnat hyper concurrentiel, ne laissent plus que peu de place à l’improvisation, Eric Bonneval voit les Barbarians comme « un espace de liberté » : « Vous pouvez jouer sans retenue et être vous-mêmes, tout en respectant le rugby ».
Plus de victoires que de défaites
Pour lui, il faut laisser les joueurs tenter et se tromper afin qu’ils apprennent. D’ailleurs, cette liberté s’avère être une tactique plutôt efficace : « Dans l’histoire des Barbarians, il y a plus de victoires que de défaites, même contre des grandes nations », pointe Denis Charvet. Le manager milite aussi pour cette indépendance : « En club, ils sont toujours dans un cocooning. Ici, on sort des carcans traditionnels, on montre qu’on n’est pas des lapins domestiques. Quand on est Barbarian, on grandit un peu plus ».
L’ancien rugbyman connaît son sujet : il a joué le dernier match de sa carrière avec les Barbarians en 1997. « C’était à Dublin avec tous les anciens. J’étais capitaine et on a gagné. C’était le plus beau cadeau qu’on puisse me faire pour partir ». Depuis, il n’a jamais quitté l’association et essaie de conserver cette atmosphère en la transmettant aux plus jeunes. « C’est des moments de vie irremplaçables. Je n’ai jamais rêvé d’être international mais j’ai toujours rêvé d’être Barbarian. C’est du bonheur pur ».