VIDEO. Tenues multicolores, surnoms et orgasme féminin… On a participé à un entraînement de roller derby
ROLLER•Le premier championnat de roller derby français a eu lieu lors de la saison 2015-2016...Laetitia Dive
Elles sont environ une vingtaine à s’entraîner sur la piste en ce début de mois de novembre. Des leggings à fleurs, des shorts rouges, verts ou bleus… et aux pieds des patins. « Il y a aussi les protections : le casque, les protège-genou, protège-coude, protège-dents… », énumère Jennifer Bayart, présidente du .
a« C’est comme ça qu’on appelle l’orgasme féminin »
Depuis la rentrée, elle a raccroché les rollers tout en continuant à s’occuper de l’association qui met un point d’honneur à s’autofinancer : « Toutes les filles s’impliquent car sinon, rien n’avance ». Un peu plus loin, une jeune femme s’apprête à entrer sur le « track », le terrain de jeu. « Moi c’est Vulva the Hutt, annonce-t-elle. Je joue depuis cinq ans et je fais partie des Petites Morts ».
Les Petites Morts, c’est l’équipe A du club, celle qui participe aux compétitions inter-clubs. « On l’a appelé ainsi parce que c’est comme ça qu’on appelle l’orgasme féminin », précise Jennifer Bayart. Comme beaucoup d’autres clubs de roller derby, l’association se revendique féministe.
Féministe dès la création
« Le sport comme on le pratique aujourd’hui a été , explique la présidente. Il a été inventé par les femmes et pour les femmes ». Depuis, le roller derby s’est popularisé dans bien des pays tout en conservant son côté féministe.
A l’image de Vulva the Hutt, les joueuses ont toutes des surnoms. Stick Breaker doit le sien à une maladresse qui a fait rire ses coéquipières : « Je devais sauter par-dessus une barre avec les patins… j’ai sauté dessus et l’ai cassée ! »
La jeune fille de 22 ans, a essayé le roller derby lors d’une « summer session » organisée à Bordeaux parce qu’elle n’avait « pas d’argent pour partir en vacances ». « Je n’ai jamais fait de sport avant le derby, reconnait-elle. Ça m’a tout de suite plu et je suis restée ».
Des tenues dépareillées
C’est justement le côté militant de la discipline qui l’a incitée à rejoindre l’association : « C’est un aspect super important pour moi, je m’y suis intéressée grâce à des sites féministes ».
Vulva the Hutt, elle, affirme avoir connu une évolution dans son engagement grâce au roller derby, notamment en ce qui concerne le corps féminin : « On joue beaucoup avec les codes de la féminité, on les reprend à notre compte, on s’en sert et on l’assume ».
Ici, pas de tenue imposée, chaque fille vient vêtue comme elle le souhaite : « Si une fille veut jouer son match avec un énorme short de basket et une autre avec un mini-short qui moule, il n’y a pas de problème, raconte la jeune femme. Beaucoup de clubs ont supprimé cette liberté en se disant qu’il fallait avoir une image plus sportive. Pas nous ! »