Tramway à Bordeaux: Une nouvelle branche de la ligne C bientôt inaugurée, la ligne D pour fin 2019
TRANSPORT•Alors que la branche de la ligne C vers Blanquefort sera inaugurée le 17 décembre, les travaux de la ligne D franchissent les boulevards à Bordeaux pour s'installer avenue de la Libération au Bouscat...Mickaël Bosredon
La troisième phase du tramway entre dans le concret. Alors que ont démarré ce lundi sur la branche de la ligne C entre Cracovie (Ravezies) et Blanquefort, les travaux de la ligne D franchissent un pas en passant la barrière du Médoc, avec pour conséquence au Bouscat. Ces deux lignes auront pour but de desservir les portes d’entrée du Médoc. Explications.
La ligne C à Blanquefort, c’est pour quand ? L’inauguration se fera le samedi 17 décembre à 10 h 30. comptera six stations à Blanquefort, Bruges, Le Bouscat et Bordeaux. Ce lundi ont commencé de nouveaux tests, une « marche à blanc » des rames en conditions réelles.
« Nous vérifions les écarts entre les rames et les nouvelles stations, et petit à petit les rames vont rouler de plus en plus vite pour atteindre leur vitesse d’exploitation », explique Michel Labardin, vice-président de Bordeaux Métropole en charge des transports de demain, et maire de Gradignan. Deux parcs relais, l’un de 200 places à Blanquefort, l’autre de 40 places à Bruges, entreront également en service le 17 décembre.
Quels seront les atouts de cette ligne C ? Elle doit offrir un accès au centre de Bordeaux via le tramway aux résidents de la porte du Médoc, à commencer par ceux de Blanquefort (15.000 habitants). Le temps de trajet entre la gare de Blanquefort, le terminus, et la place des Quinconces est estimé entre 22 et 25 minutes, et il faudra compter entre 32 et 35 minutes jusqu’à la gare Saint-Jean. Quatre tramways par heure en heures de pointe sont programmés. « Avec l’arrivée de la LGV en 2017, le trajet gare de Bordeaux-Blanquefort aura de l’importance », souligne la maire de Blanquefort Véronique Ferreira.
Pour l’élue, l’arrivée du tram est « un événement qui va révolutionner la ville, puisque le temps de trajet actuel pour aller jusqu’aux Quinconces en transport en commun, est d’environ une heure. » En conséquence, la Liane 6 ne passera plus par Blanquefort à la mise en service du tram. Outre les déplacements domicile-travail, Véronique Ferreira s’attend aussi à une fréquentation accrue des scolaires, « puisque nous avons beaucoup de lycées, et notamment des lycées professionnels, au périmètre de recrutement assez large. »
Où en est la ligne D ? Cette ligne, qui partira des Quinconces pour aller jusqu’à Eysines (à la limite du Taillan-Médoc) en passant par Le Bouscat, sera une deuxième porte d’entrée pour les habitants du Médoc. Sa mise en service est prévue pour « fin 2019 » assure Michel Labardin. Ces jours-ci débute « une phase importante de travaux, avec des déplacements de réseaux (eau, assainissement…) sur la commune du Bouscat. » Avec pour conséquence la mise en sens unique, de manière définitive, de l’avenue de la Libération (dans le sens Bordeaux-Rocade) jusqu’à la rue Poincaré. Une avenue extrêmement fréquentée par les automobilistes.
Pourquoi mettre l’avenue de la Libération en sens unique si tôt ? C’est un choix assumé du maire de la ville, Patrick Bobet. « J’ai préféré cela à d’incessants changements de circulation pendant trois ans : les usagers s’y seraient perdus. » Fin 2019, le tramway longera cette avenue, et il restera un sens de circulation pour les autos.
Quelles conséquences pour les commerçants ? Quelque 120 commerçants sont installés sur cette avenue ou à proximité. « Il y a une crainte de leur part, raconte Patrick Bobet. Mais je tiens à les assurer du soutien de la municipalité pendant cette phase difficile. » Une commission d’indemnisation est mise en place et « tous les dossiers seront étudiés. »
« C’était déjà compliqué de se garer et de circuler dans ce quartier, cela ne va pas s’arranger, estime-t-on à l’agence immobilière Cabinet Bedin. Nous craignons une baisse de la fréquentation, mais il faut avouer que ce projet est une bonne chose et permettra un accès plus facile du quartier. » Du côté de la pharmacie Atlantis, on craint surtout « des difficultés de stationnement. Mais pour le moment il n’y a pas encore de problèmes. Nous sommes plutôt rassurés par rapport au discours de la mairie, et c’est un projet que nous soutenons. »
Deux lignes qui préfigurent la ville de demain. « Notre logique, soutient Michel Labardin, est de donner moins de place à la voiture et au stationnement. Mais ce n’est pas une politique contre la voiture. C’est une hiérarchisation qui se crée, avec priorité aux transports en commun. » « On demande un effort aux commerçants, reconnaît Patrick Bobet, mais il faut imaginer ce que ce sera après : un quartier plus apaisé, avec moins de bruit, moins de pollution. »