Creuse: L'auteur des coups de feu était déjà connu pour des violences
FAITS DIVERS•L’homme de 59 ans qui a blessé deux gendarmes et deux voisins mardi matin, avait déjà été condamné pour violences volontaires sur un voisin…M.B. avec AFP
L’auteur des coups de feu, , devrait être mis en examen pour tentative d’homicide volontaire et tentative de meurtre aggravé sur agent de la force publique. Cet homme de 59 ans avait ouvert le feu sur les militaires et des voisins, mardi vers 9h dans la commune de Bussière-Dunoise à 20 km de Guéret. Les gendarmes accompagnaient un huissier venus lui signifier son expulsion locative.
Les blessés ont été hospitalisés à Guéret, puis à Limoges en soirée, mais leurs jours n’étaient pas en danger, a précisé le Parquet de Guéret. Les gendarmes ont été atteints par des tirs de chevrotines à l’épaule et à une jambe respectivement, les voisins au flanc et à l’épaule pour l’un, à l’aine pour l’autre.
Il aurait tiré une huitaine de coups avant d’être maîtrisé
Le Procureur de la République de Guéret, Sébastien Farges, a indiqué que l’homme avait fait feu dès qu’il a ouvert aux gendarmes. Il aurait tiré une huitaine de coups, rechargeant son arme, avant que les gendarmes ne le mettent en joue et le maîtrisent.
Une résidente britannique du hameau, qui promenait son chien, a raconté avoir entendu de premiers coups de feu, puis quatre autres rapprochés : « J’ai vu un de mes voisins blessés à l’aine. On s’est approché pour l’aider, il nous a dit qu’on lui avait tiré dessus. » Un peu plus loin, elle a vu un autre voisin allongé au sol, puis aperçu le tireur, qui tenait son fusil en l’air. « Il criait, puis il a cassé son fusil. Les gendarmes sont arrivés et l’ont maîtrisé au sol », a-t-elle indiqué au quotidien La Montagne.
Les gendarmes avaient pourtant pris leurs précautions avant l’intervention
L’auteur des coups de feu, selon des témoignages recueillis sur place, est un homme vivant seul au hameau depuis plusieurs années. Il a été décrit par une voisine comme « très discret mais courtois. » Mais l’homme avait déjà été condamné en 2010 pour violences volontaires sur un voisin, a rappelé le Procureur. Un conflit vraisemblablement à la genèse du coup de sang de mercredi : sans emploi, incapable de payer les dommages-intérêts, sa maison avait été saisie pour payer les réparations au voisin honni. D’où l’expulsion judiciaire mise à exécution mercredi, alors que le préfet avait fait en août dernier une proposition d’expulsion amiable avec relogement, restée sans réponse, a souligné le magistrat.
En raison de ce passé, et du risque d’intervention violente, les gendarmes avaient pris leurs précautions : cinq gendarmes spécialisés du PSIG (Pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie) participaient à l’intervention, avec casques et gilets pare-balles.
Le Procureur a salué « le sang-froid incroyable » de gendarmes qui « n’ont dû leur salut qu’à leur réflexe » et surtout « à aucun moment n’ont répliqué alors qu’ils ont été atteints », s’attachant avant tout à sécuriser les civils.